SFIL, 1er financeur des collectivités territoriales pour la 6ème année consécutive

SFIL n’est pas une banque comme les autres. Pouvez-vous en dire plus sur votre statut ?
Effectivement, SFIL occupe une place à part dans le financement de l’économie française. SFIL a bien le statut de banque, ses salariés sont des banquiers et nous sommes d’ailleurs suffisamment importants par notre bilan pour être supervisés par la BCE, comme le sont la BNP Paribas ou Société Générale, par exemple. Mais notre institution se démarque des banques commerciales telles que le grand public les connaît, et ce pour trois grandes raisons.
La première, c’est que nous sommes une banque publique de financement, avec un actionnariat exclusivement public, un soutien de l’Etat –à travers la Caisse des Dépôts à laquelle nous sommes rattachés depuis le depuis 30 septembre 2020 – et des objectifs non commerciaux.
Ce statut nous permet de bénéficier d’une réglementation en partie plus souple que les banques classiques. A titre d’exemple, depuis la transposition des règles de Bâle III, en juin 2019, les banques commerciales doivent respecter un certain nombre de ratios, dont le plus connu est le ratio de levier – c’est-à-dire le ratio entre le capital dont les banques disposent et l’ensemble des engagements financiers qu’elles prennent. Du fait de son caractère spécifique, SFIL est soumise à ce ratio selon une méthodologie favorable.
Enfin, SFIL se démarque par un niveau de risque très faible. Nous sommes plus souvent comparés à des agences publiques, comme la BPI et l’AFD, qu’à des banques commerciales généralistes par nos investisseurs. C’est ce qui explique que deux agences de notation sur trois – S&P et DBRS – ont aligné notre notation avec celle de l’Etat.
Comment SFIL finance-t-elle les collectivités locales ?
L’une des particularités de SFIL, c’est que nous n’avons pas de réseau commercial. Nous intervenons à travers un partenariat exclusif et réciproque avec La Banque Postale. Concrètement, La Banque Postale s’occupe de commercialiser les prêts auprès des collectivités, et nous assurons ensuite leur refinancement via l’émission d’obligations sur le marché non domestique.
Ce dispositif LBP/SFIL est le 1er financeur des collectivités territoriales pour la sixième année consécutive, selon l’Observatoire Finance Active 2020, avec une part de marché de 24% en 2020. En 2020 nous avons ainsi prêté 5,6 milliards de d’euros aux collectivités, un chiffre à peu près stable par rapport à 2019 (5,7) malgré la crise sanitaire, ce qui souligne la grande résilience du dispositif. En tant que financeur pivot du Secteur Public Local, SFIL constitue un instrument de financement complémentaire au plan de relance national et au plan Ségur.
Au total depuis notre création en 2013, ce sont près de 36 milliards que nous avons apportés pour financer les investissements des collectivités et hôpitaux publics français.
Pour financer ces prêts, SFIL s’appuie sur un réseau de plus de 600 investisseurs internationaux, parmi lesquels on retrouve des gestionnaires de fonds tels qu’Amundi, des assureurs, des trésoreries bancaires et des acteurs institutionnels, comme la Banque Centrale de Malaisie ou le fonds souverain sud-coréen.
Avant d’accepter un prêt à une collectivité française, nous regardons bien évidemment ses comptes et les comparons à ceux de ses pairs. Nous obtenons ainsi une notation interne pour évaluer la solvabilité de chaque commune, qui est globalement très bonne.
Depuis 2019, SFIL participe également à la canalisation des marchés financiers vers la finance durable, avec des prêts sociaux pour les hôpitaux, qui représentaient en 2020 près de 600 millions d’euros, mais aussi des prêts verts, adossés sur une première émission verte de 750 millions d’euros en 2019, puis une nouvelle en 2020, à hauteur de 500 millions d’euros.
En sus de l’analyse financière classique, nous observons pour ces prêts durables un certain nombre de critères qualitatifs. Pour les hôpitaux, on s’intéresse par exemple à la valeur ajoutée sanitaire. On se demande alors dans quelle mesure le financement de tel hôpital va permettre d’améliorer l’offre de soin sur un territoire donné.
Dans le cas des prêts verts, on vérifie qu’ils s’inscrivent bien dans l’un des 5 axes de financement que nous avons identifiés : énergies renouvelables, gestion de l’eau, valorisation des déchets, mobilités douces, ou efficacité énergétique des infrastructures publiques. Les impacts des investissements ainsi financés en faveur de la transition écologique sont mesurés et font l’objet d’un rapport l’allocation public (ex. : nombre de tonnes de CO2 évitées).
Nous nous attendons d’ailleurs à une forte croissance sur ces prêts verts. Outre l’appétit croissant des marchés financiers pour ce type de produits, les besoins sont colossaux – plus de 10 milliards d’euros chaque année en France si les élus se mobilisent en faveur de la stratégie nationale bas carbone.
Quel est l’intérêt de proposer des crédits à l’export ?
Notre dispositif export trouve son origine dans une réflexion conduite par l’Etat sur la performance des exportations françaises, qui peinent parfois à rivaliser avec certains pays, et ce en dépit d’un vrai savoir-faire de nos industries.
L’une des raisons identifiées, c’est que jusqu’à récemment, sur les contrats de montant important, il n’existait pas en France de prêteur public capable d’accorder un prêt aux acheteurs étrangers qui souhaitent acheter des produits français à des conditions stables et attractives en complément de que les banques commerciales proposent.
L’idée, c’était donc de proposer aux clients des exportateurs un accès à des financements à des conditions avantageuses, sécurisées et constantes, qui viennent renforcer l’offre des plus grands exportateurs français.
Là encore, nous laissons les banques commerciales gérer la relation d’affaires avec leurs clients, et nous leur offrons ensuite la possibilité de se tourner vers nous pour le financement du prêt.
Avec ce schéma nous avons en 5 ans apporté 8,5 milliards de financements permettant ainsi la concrétisation de 16 Mrd EUR de crédit export. Au global, nous assurons la couverture en liquidité d’environ 40% des crédits-export de plus de 70 MEUR qui constituent notre périmètre d’intervention.
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