L’Europe boursière chouchoutée par les investisseurs internationaux

La Bourse de Paris des plus en plus prisée par les investisseurs internationaux - Fred Dufour - AFP
Ils font le marché et vont continuer à le faire en ce début 2015. Les investisseurs étrangers, américains et asiatiques notamment, assurent des assises et un soutien sans faille pour le moment aux actions européennes, et tout cela commence à se sentir dans les chiffres. Déjà parce que depuis quelques mois, depuis l’été dernier très précisément, ce sont les investisseurs américains qui très clairement nouent la tendance quotidienne avec leurs achats de l’après-midi, notamment sur le CAC40. Tout se joue durant les 2 dernières heures de cotation. Mais pas seulement.
La séance de ce mardi 11 février aura été vraiment parlante à ce niveau-là : des volumes en très net repli, on est passé de 4 milliards d’euros d’actions négociées sur le CAC40, moyenne de ces dernières semaines… A 2,8 milliards seulement. Pourtant Wall Street était ouvert, en cas de jour férié sur la place américaine, on assiste parfois à ce genre de déficit de volumes.
Tokyo en renfort de l’Europe !
Oui mais voilà, Wall Street était ouvert, mais c’est bien la Bourse de Tokyo qui était fermée ! Et le déficit d’échanges ne peut pas venir d’autre chose. On a donc là la preuve par les chiffres que ce sont les investisseurs internationaux qui font le marché, mais pas que les américains. Les derniers chiffres de Merrill Lynch sur les classes d’actif sont parlants eux aussi, et confirment l’appétit mondial pour les actions européennes : sur la semaine passée, elles ont attiré
4,3 milliards de dollars sur les fonds qui leurs sont consacrés, contre 6.8Mds$ de sorties de capitaux sur les fonds au niveau mondial !
Une très nette surperformance qui s’explique par le contexte monétaire, taux européens toujours plus bas, taux américains en voie de remontée, différentiel de potentiel des entreprises européennes favorable, avec les taux, l’euro faible et la baisse des cours du pétrole, donc toutes les raisons de parier sur une appréciation mécanique, qui a des chances de devenir fondamentale si la tendance persiste, pour lancer un vrai cercle vertueux.
Le rôle croissant des ETF
Et le mouvement est général, hormis les variations propres à certaines sociétés, notamment en période de publication de résultats comme en ce moment, il semble y avoir un mouvement général, une tendance globale positive. Preuve aussi que les investisseurs étrangers, pas forcément au courant avec précision de la santé et des perspectives propre à chaque entreprise, investissent sur les actions européennes via des ETF, des instruments financiers qui suivent des secteurs ou des indices entiers, ou des groupements de classes d’actifs. On y va de manière globale, pour profiter de la tendance générale.
Un mal pour un bien car grâce à cela le marché européen résiste envers et contre tout à des risques de marché pourtant très élevé, et des perspectives plutôt ternes en ce moment pour les entreprises, les derniers résultats le montrent… Mais il y a un revers à la médaille. L’usage intensif de ces ETF, de ces instruments financiers, constitue lui aussi un risque, car un éventuel retournement de tendance, et une nouvelle phase de méfiance vis-à-vis des actions européennes, pourrait déboucher sur de violentes turbulences.