BFM Patrimoine
Fiscalité

Impôts de production: la France deuxième pays européen où ils pèsent le plus lourd

Les impôts de production rapportent chaque année près de 75 milliards d'euros à l'Etat français et aux collectivités locales.

Les impôts de production rapportent chaque année près de 75 milliards d'euros à l'Etat français et aux collectivités locales. - Pixabay

Un baromètre inédit de l'Institut Montaigne et du cabinet Mazars révèle le poids des impôts de production sur le PIB des pays européens. En France, ils avoisinent les 100 milliards d'euros, et pèsent 4,4%.

Les impôts de production s’invitent à nouveau au cœur du débat fiscal de la campagne présidentielle. Le gouvernement a allégé la facture de 10 milliards d'euros dans le cadre du plan de relance. A moins de deux mois du premier tour de l'élection présidentielle, tous les candidats y vont de leur proposition pour baisser encore davantage ces impôts qui pour beaucoup, nuisent à la compétitivité des entreprises tricolores et encouragent les délocalisations.

L'Institut Montaigne, un think tank français proche des dirigeants d'entreprises, et le cabinet Mazars dévoilent un baromètre inédit des impôts de production en Europe. Le but: être plus précis qu'Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne en écartant les taxes qui pèsent en réalité sur les ménages, et en réintégrant d'autres.

4,4% du PIB français

Selon ce baromètre, la France figure toujours parmi les pays dont les impôts sur la production sont les plus élevés. En valeur absolue, notre pays se place même en tête avec des impôts de production qui s’élèvent à plus de 100 milliards d’euros, soit plus de quatre fois plus qu’en Allemagne et deux fois plus qu’en Italie. L'estimation est inférieure à celle d'Eurostat, dont le calcul les fixait à 120 milliards d'euros.

En calculant le poids de ces impôts de production sur le PIB, la France arrive à la deuxième position (4,4% du PIB en 2020), juste derrière la Suède (10,3 %). Dans les neuf autres pays, leur poids ne dépasse pas les 2,5%.

Impôts de production
Impôts de production © Institut Montaigne

Globalement, le baromètre de l'Institut Montaigne réévalue à la baisse le poids de ces impôts sur le PIB des pays européens par rapport à Eurostat, avec des disparités importantes pour certains, allant parfois du simple au double comme pour la Pologne et la Belgique.

L’impôt sur la production est un prélèvement obligatoire dû à l’occasion de la production, de l’importation, de la vente de marchandises et de services. La TVA, payée par le consommateur, la contribution économique territoriale, la taxe foncière ou encore la taxe sur les salaires sont des impôts de production.

Ces impôts, qui rapportent près de 75 milliards d'euros à l'Etat français et aux collectivités locales chaque année, sont souvent jugés injustes car ils ne pèsent pas sur le profit dégagé par l'entreprise. Elles doivent s’en acquitter avant même d’avoir gagné de l’argent.

Le Medef et les représentants des plus grandes entreprises de France reçoivent ce lundi six candidats à l'élection présidentielle, pour des grands oraux retransmis en direct sur BFM Business. La baisse des impôts de production sera évoquée avec les candidats.

Le Medef et France Industrie, qui représente 29 filières du secteur, appellent à une nouvelle baisse à hauteur de 35 milliards d’euros pour réindustrialiser le pays. Parmi les candidats qui se sont déclarés favorables à leur diminution: Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Eric Zemmour et Yannick Jadot. Anne Hidalgo y est opposée, mais promet de ne pas les augmenter.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech