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Nouveau changement d'actionnaires en vue pour Picard Surgelés

L'enseigne française de surgelés a dégagé 91 millions d'euros de dividendes depuis le lancement de son plan de refinancement en décembre 2017.

L'enseigne française de surgelés a dégagé 91 millions d'euros de dividendes depuis le lancement de son plan de refinancement en décembre 2017. - Joël Saget-AFP

Le groupe suisse Aryzta, qui détient 49% de Picard, n'a pas renoncé à céder cette participation en dépit de l'augmentation de capital qu'il vient de lancer pour lever 800 millions d'euros. Depuis sa vente par Carrefour en 2001, l'enseigne de surgelés est passée entre les mains de plusieurs fonds.

Picard Surgelés a souvent eu un actionnariat changeant et cela ne risque pas de s'arranger. Le groupe suisse de boulangerie industrielle Aryzta, qui détient 49% dans l'enseigne française, va procéder à une augmentation de capital pour lever 800 millions d'euros.

Sous pression, le groupe helvétique, qui a multiplié les avertissements sur résultats, a également réaffirmé son objectif de désendettement de 1 milliard d'euros sur quatre ans, comprenant au moins 450 millions d'euros de cessions d'actifs.

Ce que rapporte Picard à son actionnaire suisse

"Aryzta a déjà fait de solides progrès avec la cession de plusieurs actifs non-essentiels et reste engagé sur la cession de sa participation dans Picard pour lequel le processus reste en cours", a indiqué le groupe suisse.

Picard a continué de réaliser de solides performances, a souligné le spécialiste de la boulangerie industrielle, précisant que l'enseigne française a dégagé 91 millions d'euros de dividendes depuis le lancement de son plan de refinancement en décembre 2017.

Le groupe suisse cherche à vendre depuis 2017

Forte de ses 950 magasins (principalement en France mais aussi en Italie, Belgique, Suisse et Suède et Japon), Picard est une entreprise "formidable", a déclaré Kevin Toland, le directeur général d'Aryzta, insistant sur le fait que le groupe reste en quête d'un repreneur qui lui permette de valoriser correctement sa participation. Mais, a-t-il ajouté, "cela a été plus long que voulu" évoquant la réflexion entamée sur la cession de ses 49% depuis 2017.

Picard est passé entre les mains de plusieurs fonds d'investissements depuis sa vente par Carrefour en 2001 qui l'avait racheté en 1994. Ainsi Candover, BC Partners puis Lion Capital ont contrôlé l'enseigne de surgelés. Le suisse Aryzta avait acquis en 2015 une participation 49% aux côtés des 51% que détient toujours Lion Capital, avec une option l'autorisant à en devenir actionnaire majoritaire.

L'actionnaire à 49% de Picard a déçu la Bourse suisse

L'année suivante, il s'était emparé de la marque américaine Otis Spunkmeyer, un fabricant de cookies, de donuts et de muffins, mais l'acquisition n'avait pas donné les résultats escomptés.

À la suite de cette frénésie d'acquisition, les difficultés se sont accumulées pour ce groupe d'origine irlandaise, mais basé en Suisse, qui fournit des préparations surgelées de boulangerie et pâtisserie aussi bien aux grandes chaînes de distribution qu'aux enseignes indépendantes ou à la restauration.

Le titre, qui a perdu plus de 77% de sa valeur depuis le début de l'année, a de nouveau été chahuté en Bourse la semaine dernière, passant sous la barre symbolique des 10 francs suisses, face aux rumeurs d'augmentation de capital.

"Une structure de capital significativement améliorée va donner à Aryzta les moyens de continuer de prendre les mesures nécessaires pour repositionner ses activités", a assuré Kevin Toland, le directeur général du copropriétaire suisse de Picard

Frédéric Bergé avec AFP