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Les salariés ne reviendront plus au bureau estime le PDG de Manpower

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Pour Jonas Prising, la pandémie a permis d'inverser le rapport de force entre salariés et employeurs. Les entreprises sont désormais impuissantes face à la volonté des employés d'avoir recours au télétravail.

On ne compte plus les articles ou autres études qui évoquent une transformation des habitudes de travail depuis la pandémie de Covid-19. Mais Jonas Prising, PDG de Manpower, un des géants de l'intérim, va encore plus loin. Selon lui, celle-ci aurait permis d'inverser le rapport de force entre salariés et employeurs. Et ce, grâce au télétravail.

Interrogé, dans les colonnes de La Tribune Dimanche, l'entrepreneur explique que les "bénéfices de la flexibilité et le temps gagné ont totalement changé la donne". "Les salariés mettent l'accent sur un autre mode de travail. A mon avis, de façon permanente, le télétravail se classe en première position dans la liste des attentes", souligne-t-il.

"Impuissantes"

Les entreprises, malgré de nombreux appels pour faire revenir les employés au bureau, ne pourront inverser la tendance.

"Les entreprises sont et seront impuissantes face à cette aspiration (...) je suis convaincu que faire revenir tout le monde au bureau de façon permanente est quasiment irréalisable", analyse le PDG de Manpower avant d'ajouter: "Presque tous les employeurs en sont conscients aujourd'hui".

Jonas Prising estime que "la pénurie de talents, à tous les niveaux hiérarchiques et quel que soit le domaine d'activité" joue en faveur des salariés. "Les talents, dont dépendent plus que jamais les entreprises pour répondre aux défis technologiques de plus en plus nombreux, auront donc davantage le choix face aux offres d'emploi", assure-t-il.

Quid des métiers où le télétravail est impossible, ceux de première ligne notamment ? Pour l'entrepreneur, la pandémie a créé un nouveau "problème d'égalité entre catégories de salariés". Pour endiguer celui-ci, il propose la mise en place d'"avantages compensatoires", pas uniquement salariaux, sous peine que le manque de main-d'œuvre dans certains secteurs ne s'aggravent.

Théodore Laurent