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"Les économies à faire c'est toujours chez les autres": le gouverneur de la Banque de France appelle au consensus sur la dépense publique

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. - Fabrice Coffrini / AFP

François Villeroy de Galhau a mis en garde les politiques qui refusent de se mettre d'accord sur les économies budgétaires à faire sous peine de voir s'aggraver la "spirale infernale de la dette".

Le gouverneur de la Banque de France a invité mercredi tout ceux qui refusent les économies qu'on pourrait leur demander dans le projet de budget 2025 à "éviter de jouer au chamboule-tout" avec les économies proposées, sous peine d'aggraver la dette.

"Chacun a tendance à avoir des idées d'économies chez les autres et à les refuser chez lui : il faut que chacun arrête de jouer au chamboule-tout avec toutes les pistes d'économies qui sont sur la table", sinon, "à la fin, nous continuerons cette spirale infernale de la dette", a mis en garde François Villeroy de Galhau sur franceinfo.

Alors que des élus macronistes, comme Gérald Darmanin ou Gabriel Attal, s'insurgent contre les hausses d'impôts de 20 milliards d'euros annoncées dans le budget qui sera présenté jeudi en conseil des ministres, que le RN dénonce la non-indexation des retraites sur l'inflation, envisagée au premier semestre, ou que les PME, et les collectivités locales, sont vent debout contre les mesures qui les attendent, le gouverneur a jugé que l'effort devait être "partagé".

Dérapage "spectaculaire et malvenu"

"Il faut un effort d'un peu tout le monde", selon le gouverneur. Le pays "est dans la situation d'une famille qui vit au-dessus de ses moyens et donc qui doit réduire ses dépenses et un peu augmenter ses revenus".

Interrogé sur l'enquête des Echos mercredi, dévoilant un creusement de 100 milliards d'euros du déficit depuis janvier, François Villeroy de Galhau a jugé ce dérapage "spectaculaire et mal venu".

Il a évoqué un possible "laisser-aller collectif" : "il est temps que nous nous reprenions collectivement", a-t-il conclu.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi avec AFP Journaliste BFM Éco