Le Royaume-Uni veut cultiver des "plantes génétiquement éditées"

Ce projet pourrait aboutir à des variétés de betterave sucrière résistantes aux virus (image d'illustration). - MYCHELE DANIAU
Le gouvernement britannique a annoncé mercredi vouloir ouvrir la voie en Angleterre à la culture de plantes génétiquement éditées pour être plus résistantes et nutritives, un projet rendu possible par le Brexit. Cette technique dite de mutagénèse est différente de la modification de gènes car elle modifie le génome sans introduire un gène d'une espèce différente.
Selon le droit européen, cette nouvelle technique relève toutefois aussi des OGM et elle est donc soumise aux mêmes règles. La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne permet au gouvernement d'assouplir les règles afin de faciliter la recherche et le développement, en évitant le recours à un long et coûteux processus d'autorisation.
Moins de pesticides ?
Selon le gouvernement, cela pourrait aboutir par exemple à des variétés de betterave sucrière résistantes aux virus, ce qui réduirait le recours à des pesticides chimiques.
L'édition des gènes "est un outil qui pourrait nous aider à relever certains des plus grands défis auxquels nous sommes confrontés - concernant la sécurité alimentaire, le changement climatique et la perte de biodiversité", a déclaré le ministre de l'Environnement, George Eustice, dans un communiqué.
"Sortis de l'UE, nous sommes en mesure de favoriser l'innovation pour aider à cultiver des plantes plus fortes et plus résistantes au changement climatique. Nous travaillerons en étroite collaboration avec des groupes agricoles et environnementaux pour nous assurer que les bonnes règles sont en place", a-t-il ajouté.
Consultation publique
Cette décision intervient malgré les résultats d'une consultation publique indiquant que 87% des sondés exprimaient des craintes quant à cette technique. Liz O'Neill, directrice du groupe de GM Freeze, opposé aux aliments génétiquement modifiés, craint que le Royaume-Uni abandonne ainsi un "filet de sécurité" protégeant le public.
Le gouvernement prévoit également d'examiner la réglementation des OGM à plus long terme. Il a souligné que les aliments issus de modifications génétiques ne seront autorisés à être commercialisés que s'il est jugé qu'ils ne présentent pas de risque pour la santé.