Le Royaume-Uni demande à ses compagnies aériennes d'éviter l'espace aérien bélarusse

Le journaliste et militant d'opposition Roman Protassevitch le 25 mars 2012 à Minsk (Bélarus). - STR / AFP
Le Royaume-Uni a demandé lundi à ses compagnies de contourner l'espace aérien du Bélarus et a jugé "difficile à croire" que Moscou n'ait pas "au moins" donné son "acquiescement" au détournement d'un avion Rynair vers Minsk. Le ministre britannique des Transports Grant Shapps a annoncé avoir "donné pour instruction" à l'autorité britannique de l'aviation civile de "demander aux compagnies aériennes d'éviter l'espace aérien bélarusse pour la sécurité des passagers".
"J'ai aussi suspendu l'autorisation d'opérer de Belavia", compagnie du Bélarus qui effectue un vol quotidien vers Minsk depuis l'aéroport londonien de Gatwick via Paris, a-t-il ajouté sur Twitter. Devant le Parlement, le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab a dénoncé une "attaque choquante contre l'aviation civile et une atteinte au droit international", en annonçant avoir convoqué l'ambassadeur du Bélarus. Face au députés, il a répété que Londres prépare de nouvelles sanctions contre le régime d'Alexandre Loukachenko.
Interrogé sur l'hypothèse d'une implication russe, Dominic Raab a rétorqué que "si nous n'avons pas de détails clairs à ce sujet", "il est très difficile de penser que ce genre d'actes ait pu être entrepris sans au moins l'acquiescement des autorités à Moscou".
Arrestation d'un opposant politique
Dimanche, un chasseur MiG-29 a décollé sur ordre personnel du président bélarusse Alexandre Loukachenko pour intercepter un vol Ryanair effectuant la liaison Athènes-Vilnius, capitales de deux pays de l'UE, et qui se trouvait à ce moment-là dans l'espace aérien bélarusse. Selon les autorités bélarusses, une alerte à la bombe, qui s'est révélée être mensongère, est à l'origine de l'interception de l'appareil. Après un atterrissage à l'aéroport de Minsk et le contrôle de l'appareil, l'avion est reparti pour la Lituanie.
Mais entretemps, la police bélarusse a arrêté l'opposant Roman Protassevitch, et sa petite amie, Sofia Sapéga, qui se trouvaient à bord. Au lendemain de l'incident, le Bélarus a affirmé lundi avoir reçu une menace dans un email se proclamant de l'organisation palestinienne Hamas. Le pays a affirmé que l'équipage a lui-même décidé d'atterrir à Minsk "sans ingérence" après avoir été informé d'une alerte à la bombe.
L'Ukraine a également ordonné de cesser les vols vers le Bélarus et via son espace aérien, a annoncé la présidence ukrainienne.