Le restaurateur Stéphane Manigold demande l'annulation des dettes des prêts garantis par l'Etat

Paris et sa petite couronne vont passer en zone d'alerte maximale. Mais les restaurants devraient éviter la fermeture. Une nouvelle accueillie avec soulagement par Stéphane Manigold, restaurateur et propriétaire des restaurants Substance, Contraste, Maison Rostang et le Bistrot Flaubert .
"Le gouvernement a changé de stratégie en matière de communication", se félicite l'entrepreneur ce lundi sur BFM Business, car auparavant il estime que sa profession a été stigmatisée "ce qui était parfaitement insupportable, le corps scientifique s’est rallié à nous de façon unanime et rapide, car non les restaurants ne sont pas des foyers de contaminations", martèle Stéphane Manigold.
Repenser la façon de consommer
Le maintien de l'ouverture des restaurants se fait à la condition d'un protocole sanitaire renforcé. Pour le restaurateur, il n'y a rien de bien nouveau car il appliquait déjà ces mesures, notamment celle qui consiste à prendre le numéro des clients pour les joindre s'ils s'avèrent être cas contacts.
L'obligation d'augmenter la distance entre les tables peut etre plus compliquée à appliquer selon les établissements.
"Dans un gastronomique, comme la Maison Rostang, nous avons une distanciation qui est naturelle, cite en exemple l'entrepreneur. Au bistrot Flaubert, et comme beaucoup d’autres à Paris, c’est plus compliqué".
"Nous nous sommes rapprochés du corps scientifique et nous allons aller voir le gouvernement pour leur demander d’être un peu moins manichéen sur cette question de 1,5 mètre. Dans les transport, on n'est pas à 1,5 mètre mais on a le masque. Donc on recommande de garder le masque en attendant que le repas arrive", détaille Stéphane Manigold.
Certes, cela nuit à la convivialité, mais il rappelle qu'il faut apprendre à vivre avec le virus et que cela nécessite de "repenser de façon temporaire nos façons de consommer et de se faire plaisir".
Suivre l'exemple d'Alinea
Stéphane Manigold alerte aussi sur la situation financière des établissements, plongés dans une grande précarité avec une perte de 40 à 60% du chiffre d'affaires depuis le début de l'année. Le Prêt garanti par l'Etat n'est pas une solution.
"Le PGE n’est pas une subvention, c’est une dette, tance Stéphane Manigold. "Il n’y a pas de raison qu’on nous colle de la dette alors qu’on n'y est pour rien". Il demande l'annulation des 100 milliards prêtés par l'Etat. "Ce PGE doit se transformer en trésorerie, en capital, 100 milliards ce n'est rien face au chaos qui arrive".
Si son appel n'est pas entendu il se dit prêt à suivre l'exemple d'Alinea. L’enseigne de décoration a été placée en redressement judiciaire. Elle a été reprise par ses propres actionnaires, la famille Mulliez, une opération qui a permis au passage l'annulation de sa dette.
"Il n’y a pas de raison à ce qu’un grand groupe bien conseillé puisse le faire et que nous, artisans et PME, on continue à nous coller des dettes, avertit l'entrepreneur. Nous avons jusqu’à la fin de l’année pour faire ce que j’appelle la jurisprudence Auchan".