BFM Business
Economie

"La situation est grave": le ministre de l'Économie alerte sur "un des pires déficits de notre histoire"

placeholder video
Le nouveau ministre de l'Économie, Antoine Armand, n'a pas exclu de nouveaux prélèvements sur les entreprises et les Français les plus aisés.

Antoine Armand joue la prudence. Invité sur France Inter ce mardi, le nouveau ministre de l'Économie a dit ne rien exclure pour les mois à venir, qu'il s'agisse de mesures sur les salaires, d'ajustement de la réforme des retraites, ou encore de mesures fiscales.

Le nouveau locataire de Bercy semble laisser la politesse de ces annonces au Premier ministre qui dévoilera ses intentions le 1er octobre avec son discours de politique générale. Sera-t-il question d'une hausse de la fiscalité pour les plus fortunés et les grandes entreprises?

"Le Premier ministre aura l'occasion de l'expliquer la semaine prochaine, avec Laurent Saint-Martin", le ministre du Budget, qui est désormais sous la tutelle de Matignon, a réagi Antoine Armand. Les comptes publics ne sont en effet plus du ressort de Bercy, une première depuis 1976 lorsque Raymond Barre était à la fois Premier ministre et ministre de l'Économie et des Finances.

Le ministre de l'Économie a tout de même rappelé qu'"à part une ou deux années de crise exceptionnelle ces 50 dernières années, on a un des pires déficits de notre histoire. Donc, sur ce plan-là, la situation est grave". Il a néanmoins prévenu que de nouveaux "prélèvements ne doivent pas endiguer la croissance". Et de préciser qu'une hausse de la fiscalité des entreprises sera l'objet de discussion "avec le Medef".

"Nous allons y travailler avec lui, avec l'ensemble des entreprises de toutes les tailles, avec évidemment les partenaires sociaux.
Nicolas Doze face à Jean-Marc Daniel : Gouvernement Barnier, armé pour réformer le pays ? - 23/09
Nicolas Doze face à Jean-Marc Daniel : Gouvernement Barnier, armé pour réformer le pays ? - 23/09
6:46

Qui sont les plus riches?

Si le Premier ministre n'a pas exclu une hausse des impôts des Français les plus aisés, reste à définir ce que l'on entend par "aisés". La richesse doit-elle être évalusée selon les revenus ou le patrimoine? Antoine Armand admet que "c'est la question".

Sur une révision de la réforme des retraites, Antoine Armand se range sur ce que le Premier ministre a déclaré sur France 2 le 22 septembre. Si le gouvernement se dit prêt à "améliorer" la réforme, il est hors de question de l'annuler. Michel Barnier a même promis de "prendre le temps" de le faire. Mais rien ne se fera sans discussion avec les partenaires sociaux, sur qui il compte pour "améliorer cette loi".

Le seul point sur lequel le ministre de l'Économie a été ferme, est de ne pas aggraver le déficit, ni créer de hausse du chômage.

Sans économies supplémentaires, le déficit public atteindrait 5,6% du PIB cette année au lieu de 5,1% espérés. En 2025, il pourrait même grimper à 6,2% selon des documents budgétaires.

Pour participer à cet effort de redressement, Antoine Armand confirme, comme l'a déjà déclaré Michel Barnier, que "les classes moyennes, soit "celles et ceux qui travaillent" ne seraient pas concernées par une éventuelle hausse de la fiscalité".

"L'action que nous menons depuis plusieurs années, (...) c'est que le travail paie. Et donc celles et ceux qui, pour vivre, n'ont que leurs revenus, n'ont que leur salaire et qui ont des difficultés à se loger, à se nourrir, ne peuvent pas être (...) pénalisés", a-t-il ajouté.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco