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Trump/Gaza: Israël prépare "un plan"

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LE MONDE QUI BOUGE. Alors que la proposition de Trump de "prendre le contrôle" de Gaza suscite un tollé international, Israël prépare un plan pour le "départ volontaire" des Gazaouis.

Peu importent les critiques de ceux qui qualifient l’idée de scandaleuse, d’immorale, ou de dangereuse. L’État Hébreux, non seulement applaudit le plan de Donald Trump mais il semble aussi décidé à saisir la balle au bond.

"J'ai demandé à l'armée israélienne de préparer un plan pour permettre aux habitants de Gaza de partir volontairement, pour permettre à tout Gazaoui qui le souhaite de partir vers n'importe quel endroit du monde qui accepte de l'accueillir", a déclaré Israël Katz, le ministre israélien de la Défense.

En admettant que certains habitants souhaitent partir, où iraient-ils? Avec quels moyens? Dans quelles conditions? L’Egypte et la Jordanie, sollicités par Trump, refusent d'accueillir davantage de réfugiés. Mais ce n’est pas un frein pour Israël Katz, qui a visiblement d’autres alternatives en tête:

"Des pays comme l'Espagne, l'Irlande, la Norvège et d'autres, qui ont à tort accusé Israël pour ses actions à Gaza, sont légalement tenus d'autoriser les Gazaouis à entrer sur leur territoire", a-t-il déclaré. Il ajoute que "leur hypocrisie sera mise en évidence s'ils refusent de le faire".

Condamnations internationales

Madrid a immédiatement réagi à ces propos. Réponse ferme de la part du ministre espagnol des Affaires étrangères.

"Personne ne devrait entrer dans un débat sur l'endroit où les Palestiniens, et en particulier les Palestiniens de Gaza, devraient aller. La terre des Palestiniens de Gaza est Gaza", affirme José Manuel Albares.

La Maison Blanche a beau essayer de tempérer, en parlant désormais de "déplacement temporaire", la polémique ne désenfle pas. L’ONU met en garde contre tout "nettoyage ethnique".

Caroline Loyer : Gaza/Trump, Israël prépare son plan - 07/02
Caroline Loyer : Gaza/Trump, Israël prépare son plan - 07/02
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Mais cela n’effraie pas Benjamin Netanyahou et encore moins ses ministres d’extrême droite. Les dernières déclarations de Donald Trump seraient même en train de consolider sa coalition.

Itamar Ben-Gvir, ex-ministre de la Sécurité nationale, est tellement séduit par le plan du président américain qu’il envisage aujourd’hui de revenir au gouvernement.

"La balle est désormais dans le camp du Premier ministre. Dès qu'il y aura une intention de le mettre en œuvre, je serai de retour", a déclaré celui qui avait démissionné en réaction à l’accord de trêve conclu avec le Hamas.

Colère du Caire

Le soutien d’Israël au plan de Trump provoque un peu plus la colère des pays arabes. L’Egypte qualifie d’"irresponsables" les instructions données à l’armée israélienne.

Le Caire dénonce une "violation manifeste du droit international" et met en garde contre les conséquences que cela pourrait avoir sur le "cessez-le-feu" et les négociations pour une paix durable.

Benjamin Netanyahou se réserve depuis la signature de l’accord, le droit de reprendre la guerre. C’est d’ailleurs ce que souhaitent ses ministres d’extrême droite.

Si le monde entier a les yeux rivés sur Gaza et ce qu’il pourrait en advenir, le gouvernement Israélien regarde aussi ailleurs. Donald Trump a déclaré mardi qu’il prendrait une décision sur une éventuelle annexion de la Cisjordanie dans les quatre prochaines semaines.

Caroline Loyer