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Trêve à Gaza: à qui le mérite?

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Joe Biden et Donald Trump s'attribuent chacun le mérite de l'accord de cessez-le-feu à Gaza. Leurs deux équipes ont travaillé conjointement sur le dossier.

Un accord en trois phases. La première, qui doit débuter ce dimanche, durera six semaines. Elle comprend un cessez-le-feu complet, le retrait des forces israéliennes des zones densément peuplées de Gaza. Dans le même temps, le Hamas s’engage à libérer 33 otages en échange de la libération d'environ 1000 prisonniers palestiniens.

L’objectif de cette première étape: faciliter d’autres négociations en vue d'arriver à la deuxième, à savoir "une fin définitive de la guerre". Troisième et dernière phase : la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages tués.

Une "collaboration remarquable"

Depuis l’annonce, Joe Biden et Donald Trump s’attribuent le mérite de cet accord. Et pour cause, la coopération entre les deux équipes a été totale. La Maison Blanche ne s’en cache. Le New York Times évoque une “collaboration remarquable”.

Donald Trump n’a pas jugé bon d’attendre l’annonce officielle pour s’attribuer la paternité l’accord. Ce dernier "n’a pu se produire qu’à la suite de notre victoire historique en novembre", a-t-il posté sur son réseau social, ajoutant:

"Nous avons accompli tant de choses sans même être à la Maison Blanche".

Joe Biden, lui, s’est montré beaucoup plus sobre. "C’est une très belle après midi", a-t-il déclaré devant la presse avant de présenter ce succès comme étant celui de son administration.

"Cet accord suit le cadre exact de celui que j’avais proposé en mai", a-t-il rappelé. A la question de savoir à qui revenait le mérité, il a répondu: "c’est une blague?", visiblement agacé.

Partage des rôles

Il est compliqué de savoir qui véritablement a permis le déblocage de la situation. Brett McGurk, le négociateur de Joe Biden pour le Moyen-Orient et Steve Witkoff l’envoyé spécial de Donald Trump, se seraient répartis les rôles et même les réunions pour aller plus vite.

McGurk gérait les détails de l’accord quand Witkoff maintenait la pression sur les interlocuteurs pour respecter la deadline.

Les égos ont visiblement été mis de côté durant cette période. Il y a quelques jours, l’émissaire de Donald Trump s’est entretenu en personne avec Benjamin Netanyahu tandis que celui de Joe Biden participait à la réunion par téléphone.

La date butoir de l'investiture de Donald Trump a été un facteur de motivation supplémentaire, admettent de hauts responsables de l’administration sortante.

Au final, cet accord c’est une victoire pour les deux camps. Reste que c’est à l’administration que reviendra, pour l’essentiel, la responsabilité de sa mise en œuvre.

Caroline Loyer