"Insultant": les cheminots portugais en grève après les propos ambigus d'un ministre sur leur supposé alcoolisme

Les cheminots portugais, outrés par de récentes déclarations du porte-parole du gouvernement sous-entendant selon eux que les conducteurs de train auraient un problème d'alcoolisme, se sont mis en grève pour la journée vendredi.
La grève, à l'appel du syndicat des conducteurs de chemins de fer (SMAQ), a affecté principalement les trains urbains à Lisbonne et Porto, ainsi que les trains régionaux. L'instauration d'un service minimum imposé par la justice portugaise a toutefois permis de limiter l'impact du mouvement et sur les quelque 145 trains programmés jusqu'à 07H00 (GMT), 79 ont été supprimés, selon un bilan des chemins de fer.
À l'issue du conseil des ministres le 14 novembre, le ministre porte-parole du gouvernement, Antonio Leitao Amaro, a annoncé l'adoption d'un projet de loi visant à durcir les sanctions contre les cheminots ne respectant pas les règles de sécurité et "créant une interdiction de conduire sous l'influence de l'alcool".
"C'est peu connu, mais le Portugal a la deuxième plus mauvaise performance en termes d'accidents qui se produisent par kilomètre de chemin de fer", a-t-il déclaré, en ajoutant que le pays avait "une performance environ sept fois pire que la première moitié des pays européens".
"Aucun accident ferroviaire n'a été causé par l'alcool" se défendent les syndicats
Ces propos ont suscité l'indignation des syndicats qui ont aussitôt réclamé la démission du ministre, qualifié d'"ignorant" et de "dangereux". Ils ont estimé dans un communiqué que le lien établi entre alcoolisme des cheminots et accidents ferroviaires était "erroné et insultant", ajoutant qu'"aucun accident ferroviaire n'a été causé par l'alcool". Le ministre, qui estime que ses propos ont été mal interprétés, a regretté la grève.
Le fonctionnement de certaines écoles et hôpitaux était également perturbé vendredi par une grève convoquée par un syndicat minoritaire de la fonction publique pour réclamer une amélioration des conditions de travail et des hausses de salaires.