Grèce: le parlement devrait adopter un quasi-doublement du budget de la défense

Le Parlement grec devrait adopter un budget de défense presque doublé dimanche, dernier jour d'un débat parlementaire sur le budget 2025 qui devrait culminer avec un vote par appel nominal, traditionnellement considéré comme un vote de confiance. Les dépenses du ministère grec de la Défense atteindront 6,13 milliards d'euros, contre 3,6 milliards d'euros en raison de l'augmentation des livraisons d'équipements de défense en 2025.

"Par rapport à 2019, d'ici à 2025, les dépenses de santé auront augmenté de 74% et celles de défense de 73%, ce qui souligne les priorités du gouvernement à cet égard", a déclaré fin novembre le ministre de l'Économie et des Finances, Kostis Hatzidakis, lors de la soumission du budget de l'État pour 2025 au Parlement.

Les principaux partis d'opposition, le Pasok et Syriza ainsi que le parti Solution hellénique, ont déclaré qu'ils allaient voter en faveur du budget 2025 de la défense dimanche à minuit.

Des tensions de longue date avec le voisin turc

Nikos Dendias, ministre de la Défense, a expliqué samedi devant le Parlement que ces dépenses étaient essentielles en raison des défis auxquels le pays est confronté, notamment dans ses relations avec son rival historique, la Turquie. "Ces dépenses sont-elles excessives ? Quiconque se positionne sur ce point doit expliquer sur quels critères il les évalue. Le pays est-il menacé ? Et de qui vient la principale menace pour le pays ?" s'est interrogé le ministre, soulignant ensuite le volume des dépenses d'armement du "pays voisin", soit "26,8 milliards d'euros. 14 fois plus que ce que dépense la Grèce". La Grèce consacre environ 3% de son Produit intérieur brut à la défense, soit davantage que la plupart des États de l'UE, principalement en raison des tensions de longue date avec la Turquie.

Les forces armées grecques ont connu un déficit de financement de 20 milliards d'euros pendant la décennie de crise de la dette du pays, a rappelé Nikos Dendias en novembre. Il avait alors annoncé une restructuration des forces de défense pour faire des économies et écarter des armes plus anciennes au profit de drones, tirant les leçons de la guerre en Ukraine. Parmi les principaux changements de cette refonte radicale figure la création d'un dôme de défense anti-aérienne et anti-drone couvrant l'ensemble de la Grèce.

TT avec AFP