Goldman Sachs ne prévoit pas de récession aux Etats-Unis avant la fin 2020

Invité au sommet du quotidien économique allemand Handelsblatt, le directeur financier de la banque, Stephen Scherr, est revenu sur les risques qui planent au-dessus de la première puissance mondiale.

La récession, c'est pour bientôt aux États-Unis? Pas avant fin 2020, juge Stephen Scherr. Le directeur financier de la banque Goldman Sachs était invité lors du sommet bancaire organisé par le quotidien allemand Handelsblatt, qui réunit de nombreux décideurs du monde financier. "Nous ne prévoyons aucune récession en Amérique d'ici la fin de 2020" a-t-il ainsi déclaré, rejoignant l'avis d'une partie importante des économistes mondiaux.

Courant août, un sondage réalisé par la National Association for Business Economists (NABE) indiquait que 38% des 226 économistes interrogés prévoyaient une récession dès l'année prochaine, alors qie 34% l'attendent en 2021.

Morgan Stanley alarmiste

La prédiction est toujours compliquée, notamment en ce qui concerne les Etats-Unis. Historiquement, les retournements de cycle ont souvent été aussi imprévisibles que brutaux. Reste que de nombreux signaux sont en train de virer au rouge. Certes, la politique fiscale de Donald Trump, tout comme les baisses de taux finalement décidées par la Fed (banque centrale américaine), permettent de prolonger le dynamisme économique américain. Mais la guerre commerciale continue de peser sur l'économie et les marchés montrent aussi des signes inquiétants de fragilité, voire de surchauffe.

Début juin, les économistes de Morgan Stanley se montraient bien plus alarmistes, pronostiquant une récession d'ici la fin de l'année 2019. Mais cette prévision était notamment lié à la hausse des taxes sur les produits chinois, qui a finalement été reportée.

La Chine joue la montre

La date de la future récession n'est pas qu'un enjeu économique global. C'est aussi un enjeu politique. Donald Trump, qui escompte une réélection en novembre 2020, compte bien profiter de la vigueur de l'économie (2% de croissance et un chômage historiquement bas), pour s'assurer un nouveau mandat. Et le nom du prochain président pourrait faire bouger les lignes dans le cadre de la guerre commerciale: la Chine ne cache guère sa volonté de jouer la montre en pariant sur la victoire d'un Démocrate à la Maison blanche pour relancer les négociations avec les Etats-Unis.

Ce mercredi, le Livre Beige de la Fed sera publié à 20h00, heure française. Synthèse des travaux de douze districts américains, il donnera des indications importantes sur l'état de l'économie et le moral des entreprises américaines. L'occasion d'avoir de nouveaux indices quant à l'évolution de la conjoncture d'ici la fin de l'année.

Thomas LEROY