Emmanuel Macron de retour sur la scène internationale?

Emmanuel Macron se rend ce mardi à New York à l’occasion de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies. C’est demain qu’il prononcera son discours à la prestigieuse tribune.
Il y a deux ans, il avait fait une intervention remarquée par sa longueur, une trentaine de minutes contre les 15 normalement accordées et par son ton. Il affichait alors sa colère vis-à-vis de la Russie et de ceux qui refusait de condamner l’invasion de l’Ukraine :
"Ceux qui se taisent aujourd'hui servent malgré eux, ou secrètement avec une certaine complicité, la cause d'un nouvel impérialisme, d'un cynisme contemporain qui désagrège notre ordre international sans lequel la paix n'est possible."
Cette année, l’Élysée indique qu’il souhaite "recréer du lien et des points de convergence" au sein de la communauté internationale.
Un rendez-vous à ne pas manquer
"C’est l’occasion pour Emmanuel Macron de rebondir. Il faut qu’il montre que la France garde une capacité à exister sur le plan international", estime l’ex-ambassadeur Michel Duclos.
Selon Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales à Sciences Po "Tout système politique déstabilisé a une crédibilité et une capacité d’action diminuées" ajoutant, "c’est une rupture sans précédent du point de vue de la perception de la France dans le monde".
Dominique de Villepin, lui, se montre encore plus dur. Selon l’ancien ministre des Affaires étrangères, la France "s’efface" et "le logiciel présidentiel est dépassé" sur la scène mondiale.
Une perte d’aura à l’étranger?
Même si l’entourage d’Emmanuel Macron estime que l’international reste "son domaine réservé", les choses ont changé.
Dès son élection, le président français veut incarner l’Europe. Très à l’aise en anglais, il enchaine les sommets, rencontre les chefs d’états les plus influents. Il serre avec vigueur la main de Donald Trump lors du G7 en 2018, lui laissant la marque de son pouce sur la peau.
Après avoir joué un rôle moteur dans la gestion de la pandémie, Paris se trouve de plus en plus isolé au sein de l’Union.
Avec l’Afrique, le chef de l’État promettait une nouvelle relation avant que les forces françaises en soient chassées. Dans le conflit russo-ukrainien, sa posture de médiateur appelant à ne pas "humilier" Poutine lui a couté des soutiens, sans parler du fait de ne pas exclure l’envoi de troupes au sol.
Dans un monde polarisé, Emmanuel Macron peine à se positionner. Il semble plus en retrait tout en espérant revenir sur le devant de la scène. La semaine dernière, il s'est directement adressé à la population libanaise dans une vidéo, prônant le "chemin diplomatique". Lundi, il a affirmé qu’il "recevra les familles d'otages israéliens" sans donner plus de détails.
Emmanuel Macron commencera son séjour à New York avec un "entretien avec des institutions financières américaines" avant un "Sommet sur la Démocratie" organisé par le président brésilien Lula et le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.