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Autorisation de voyage: les Français devront bientôt payer plus cher que prévu pour se rendre au Royaume-Uni

Royaume-Uni: le taux de chômage monte encore, à 4,3% pour les trois mois terminés fin juillet

Royaume-Uni: le taux de chômage monte encore, à 4,3% pour les trois mois terminés fin juillet - Justin Tallis

À compter du 2 avril, les voyageurs européens devront payer une autorisation de voyage pour se rendre au Royaume-Uni. Si le coût de ce document est actuellement de 10 livres, il pourrait prochainement augmenter de 60%, comme l'a annoncé le gouvernement britannique.

Depuis le Brexit, les Français, comme toute personne, résidant dans l’Union européenne ne peuvent plus se rendre au Royaume-Uni sans passeport. Et d’ici quelques mois, une formalité supplémentaire s’imposera aux voyageurs européens qui souhaitent traverser la Manche.

À partir du 2 avril, en effet, une autorisation de voyage sera obligatoire pour les visiteurs européens qui prévoient un séjour de moins de six mois au Royaume-Uni. Baptisé ETA (Electronic Travel Autorisation), ce document semblable à l'ESTA américain, est déjà exigé par les autorités britanniques pour les ressortissants de plusieurs dizaines de pays.

Disponible en ligne, ce permis de voyage valable deux ans coûte actuellement 10 livres (un peu moins de 12 euros) mais il pourrait voir son prix augmenter de 60% avant même que l’ETA ne concerne les voyageurs européens, rapporte le Financial Times. C’est en tout cas ce qu’a annoncé le ministère de l’Intérieur britannique qui souhaite porter l’ETA à 16 livres (un peu moins de 19 euros) afin de "réduire la dépendance du système d’immigration aux fonds publics". Si aucune date n’a été avancée, cette mesure devrait rapporter 269 millions de livres supplémentaires par an.

Les touristes considérés comme "des vaches à lait"

L’augmentation annoncée de l’ETA a suscité l’indignation des professionnels du tourisme et des compagnies aériennes qui opèrent au Royaume-Uni. Notamment parce qu’elle rendrait la destination "UK" moins compétitive par rapport à l’Union européenne, qui prévoit également d’instaurer une autorisation de voyage obligatoire (ETIAS) mais pour 7 euros seulement.

L’association internationale du transport aérien (IATA) a déploré la hausse du coût de l’ETA qui "porterait un coup à la compétitivité du tourisme britannique". "Il est temps que le gouvernement britannique prenne les choses en main. Il a tout à gagner à faire du Royaume-Uni une destination touristique plus compétitive en termes de coûts, notamment grâce aux recettes fiscales substantielles que génèrent les voyageurs. Il est insensé de décourager les visiteurs en leur imposant des coûts élevés avant même qu'ils ne mettent les pieds dans le pays", a regretté l’association.

L’industrie du tourisme représente aujourd’hui 74 milliards de livres pour l’économie britannique. En novembre, le gouvernement a fixé l’objectif de 50 millions de voyageurs internationaux par an à horizon 2030, contre 38 millions actuellement.

Mais cet objectif ne pourra pas être atteint "si le gouvernement continue de considérer les touristes simplement comme des vaches à lait", a mis en garde dans le Financial Times Tim Alderslade, directeur général du groupe Airlines UK. De son côté, l’aéroport londonien d’Heathrow, le plus fréquenté d’Europe, avait déjà indiqué que le système d’ETA serait "dévastateur" pour la compétitivité du Royaume-Uni.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco