"Il faut qu'on brûle des poubelles pour qu'on nous entende?" Le cri d'alarme du chef Christian Têtedoie

Le 20 janvier. Le cap fixé par Emmanuel Macron avant l'éventuelle réouverture des restaurants a des allures d'éternité pour les patrons des établissements concernés. À Lyon, les restaurateurs expliquent être les grand oubliés du gouvernement. Et appelent à une réouverture de leurs établissements au plus tôt.
"Peut-être que nous n'avons pas crié assez fort?, s'interroge le chef étoilé Christian Têtedoie à notre micro. Peut-être qu'il faut que l'on se mette à brûler des poubelles ou à casser des vitrines pour être entendus?"
Le restaurateur a la mine résignée. Sur les onze établissements qu'il possède, un est menacé de dépôt de bilan.
"Un point de non-retour"
"J'aimerais qu'il (le gouvernement, ndlr) prenne toute la mesure de notre angoisse et de cette inquiétude, qui vraiment, aujourd'hui, est arrivée à un point de non-retour, poursuit l'intéressé. On va être acculés. On l'est déjà mais il est évident que, fin janvier, c'est la dernière limite pour pouvoir rouvrir sans qu'il y ait beaucoup de dépôts de bilan."
Yann Lalle, gérant du bouchon "Le Poêlon d'Or", partage cette crainte. "Les bilans vont être catastrophiques, affolants, et on fera les comptes une fois que tout sera terminé". D'autant que la réouverture en tant que telle ne sera vraisemblablement pas suffisante: "On aura besoin d'activité, de clients. On aura besoin que ça reparte. On ne va pas rouvrir dans les mêmes conditions qu'on a fermé".
Laurent Duc, président de l'UMIH du Rhône, se dit particulièrement inquiet des conséquences à venir en cas de dépôts de bilan. Le syndicaliste craint le pire: "Dans les cas de Covid et dans les morts, on va rajouter les suicides de certains restaurateurs, de patrons de bars et de boîtes".