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Et si Emmanuel Macron démissionnait?

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L'ÉDITO DE RAPHAËL LEGENDRE. Chez les politiques, l'hypothèse d'un départ anticipé du chef de l'État n'est plus totalement écartée.

Une forme de lassitude, voire de colère s’installe dans le paysage politique. Depuis plus de 50 jours maintenant, la France vit sous le régime d’un gouvernement démissionnaire censé gérer les affaires courantes, et sous l'autorité d'un Président qui, après avoir passé l’été à faire comme si de rien n'était, semble aujourd'hui pris à son propre piège de la dissolution.

Et nous médias, courrons avec candeur et de manière peu glorieuse derrière chaque nom jeté en pâture par les proches du chef de l’État.

Pendant ce temps-là les dossiers sont suspendus, la France fait du surplace, ses finances publiques s’effondrent et les Français -à raison!- préfère tourner le dos à ce spectacle pathétique.

Et les choses ne vont pas aller en s’améliorant. Silencieuse jusqu’ici, Marine Le Pen joue désormais les tireuses couchées et fait tomber une à une les têtes des candidats. Bernard Cazeneuve? Elle censurera. Xavier Bertrand? Bien sûr qu’elle censurera. L’option Thierry Beaudet pour un gouvernement technique? Encore une censure.

L’Edito de Raphaël Legendre : Et si Emmanuel Macron démissionnait ? - 05/09
L’Edito de Raphaël Legendre : Et si Emmanuel Macron démissionnait ? - 05/09
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Et personne ne viendra au secours du Président. Certainement pas les députés de la majorité qui n’ont toujours pas digéré la dissolution et se sont totalement émancipé de la tutelle présidentielle, ni même les ministres sortants qui n’en peuvent plus d’attendre leurs successeurs au milieu des cartons.

Emmanuel Macron a brulé tous ses vaisseaux et quel que soit le nom du prochain locataire de Matignon, il aura toutes les chances de devenir le Premier ministre le plus fugace de la Ve République.

Crise au long cours

Nous ne sommes qu’au début d’une crise politique au long cours, alors nos finances publiques brûlent et réclament un plan d'urgence.

Alors une petite musique commence à pointer dans les diners en ville. L’interview surprise d’Edouard Philippe annonçant très précocement sa candidature serait le signe d’un possible départ anticipé d’Emmanuel Macron. Comme Pompidou avait anticipé, à raison, le départ de Gaulle trois ans avant la fin de son mandat.

De Gaulle tiens. Un pilier du gouvernement m’en parlait avant l’été. "C’est le seul modèle d’Emmanuel Macron. Comme de Gaulle, il pourrait tout à fait décider de partir plus tôt".

Le chef de l’État a martelé l’inverse tout l’été. Il a voulu accélérer le temps politique en dissolvant l’Assemblée. C’est peut-être sa fin de mandat qu’il a précipité.

Raphaël Legendre