Transports : comment mettre fin à la galère ?

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Péage urbain, RER, Grand Paris... A quatre jours du premier tour des élections régionales, les candidats UMP, PS, Europe Ecologie et Debout la République, en Ile-de-France (IDF) débattent sur l'un des thèmes clés de cette campagne : les transports.
Habitué des galères dans les transports en commun ou dans votre propre véhicule, en Ile-de-France ou dans une autre région, témoignez et donnez votre avis sur ce débat dans le forum ci-dessous.
D'après un récent sondage, 61% des Franciliens sont opposés à un péage urbain à l'entrée de Paris. Pour le PS, comme l'explique Marie-Pierre de la Gontrie, première Vice-présidente du Conseil régional d'Ile-de-France, « imposer une barrière financière à des gens qui ont besoin de rentrer en voiture dans Paris, ça n'est pas acceptable ».
Du côté d'Europe Ecologie, comme l'explique Augustin Legrand, « on dit non [au péage urbain parisien], en tous cas en l'état ». Le candidat ne cachant pas la divergence au sein de son parti entre Daniel Cohn-Bendit et Cécile Duflot sur le sujet...
« Le PS et les Verts, responsables de kms d'embouteillages »
Nicolas Dupont-Aignan, tête de liste de Debout la République en IDF, dit « non radicalement, totalement ». Dénonçant la « politique aberrante » menée depuis plusieurs années et qui « pénalise les plus modestes, les habitants de grandes banlieues », il explique : « le matraquage fiscal des automobilistes, qui assurent 70% des déplacements en IDF, est entamé depuis longtemps par l'ensemble de la classe politique : le PS et les Verts ont augmenté de 70% la taxe sur la carte grise en IDF, bloqué tous les investissements routiers en IDF depuis 6 ans ; il y a un supplément régional sur le carburant... Ils sont responsables de kilomètres d'embouteillages aujourd'hui. »
A l'UMP, on prône la discussion avant l'action. Bruno Beschizza, secrétaire général du syndicat Synergie Officiers et tête de liste UMP en Seine-Saint-Denis témoigne : « Je viens d'un département où les gens n'ont pas d'autres moyens pour aller bosser que de prendre le véhicule. Mettre le sujet sur la table, c'est une chose. Dans le programme de Valérie Pécresse, ça n'est pas inscrit pour le moment. Donc, parlons-en. »
RER, métros, bus, tramways...
Quant aux transports en commun, les Franciliens y passent en moyenne une heure et demie par jour. Dans des conditions qui se dégradent (wagons bondés, retards...). Si la région et l'Etat semblent conscients de la nécessité d'investir d'avantage dans ce domaine, les réalisations tardent à se concrétiser. Et dans cette campagne des régionales, les adversaires du Président sortant Jean-Paul Huchon ne manquent pas de souligner sa responsabilité en la matière.
Mais Marie-Pierre de la Gontrie se défend : « On a beaucoup de mal à convaincre l'Etat d'y participer donc on finira par le faire seuls, mais on propose, la région et les 8 départements, de mettre 18 milliards d'euros sur 10 ans pour améliorer tout : les RER, désaturer la ligne 13, faire l'arc express (un circuit de transport rapide qui serait à environ une dizaine de kilomètres de Paris), et puis tout un maillage [pour les petits trajets]. »
Une idée qu'avance également Europe Ecologie, qui comme l'explique Augustin Legrand, propose « un pass vert, une carte à 65 euros, un tarif unique et aussi un maillage de banlieue à banlieue : 60 lignes de bus express qui vont désaturer les réseaux. »
« Arrêtez les grands projets qui coûtent des milliards »
Pour Nicolas Dupont-Aignan, la « priorité absolue, c'est : arrêter les grands projets qui coûtent des dizaines de milliards, dont on nous parle à chaque élection ; arrêter le Grand Paris, ce grand projet délirant ; se concentrer d'abord sur la rénovation totale des RER (3 millions d'usagers chaque jour). Deuxième priorité : faciliter les transports de banlieue à banlieue, et ne pas oublier la grande couronne et ses 5 millions d'habitants, en faisant des bus en sites propres, plutôt que des tramways qui ne durent que 10 ans et coûtent 10 fois plus cher. »
Mais à l'UMP, on soutient évidemment le projet de Grand Paris du Président Sarkozy, car, Bruno Beschizza en est convaincu : « On peut rénover le matériel dans l'immédiat avec des budgets ad hoc et prévoir en même temps ce que sera l'IDF. »