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Trafic aérien en Europe: toutes les compagnies en recul sauf Ryanair

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Selon les données d'Eurocontrol, le nombre de vols quotidiens s'est effondré la semaine dernière à cause notamment des nouvelles restrictions de voyages décidées pour ralentir la propagation du variant Omicron.

Frontières fermées au Maroc, au Japon, en Israël, nouvelles mesures de restrictions pour les voyageurs dans de nombreux pays...: la situation sanitaire avec l'émergence du nouveau variant Omicron provoque une nouvelle chute du trafic aérien depuis l'Europe.

Les dernières données d'Eurocontrol sur la semaine du 5 au 11 décembre montrent que la quasi-totalité des compagnies aériennes sont touchées, à l'exception notable de Ryanair.

La compagnie low cost irlandaise affiche ainsi 2097 vols sur la période soit une progression de 5% par rapport à la même semaine de 2019.

Derrière, c'est la débandade, aucune grande compagnie ne dépasse la barre des 1000 vols. Turkish Airlines a opéré 992 vols, soit un recul de 16%, et c'est -37% pour Lufthansa, -41% pour EasyJet, -28% pour Air France (770 vols), -20% pour KLM, -36% pour SAS, -48% pour British Airways, -27% pour Wizz Air et -14% pour Vueling.

Côté aéroports, c'est Amsterdam Schipol qui sauve les meubles avec (entre le 4 et le 10 décembre) 984 vols quotidiens en moyenne (-24% par rapport à 2019) devant Paris-Charles de Gaulle (944 vols, -25%), Francfort (927 vols, -28%), Istanbul (890 vols, -19%) et Londres-Heathrow qui subit la plus forte chute du Top 5 avec 810 vols (-37%).

Le secteur dénonce des mesures en violation des conseils de l'OMS

Cette situation inquiète fortement le secteur qui voit la reprise observée depuis plusieurs mois anéantie par les nouvelles mesures de restrictions décidées par de nombreux pays. Des mesures inutiles et contre-productives, estime la IATA, l'association internationale du transport aérien.

"Nous en savons beaucoup sur le virus et l’incapacité des restrictions de voyage à contrôler sa propagation. Mais la découverte de la variante Omicron a provoqué une amnésie instantanée chez les gouvernements qui ont mis en place des restrictions instinctives en violation totale des conseils de l’OMS", se désole dans un communiqué Willie Walsh, directeur général de l’IATA.

L'organisation mondiale de la santé estime en effet que les interdictions générales de voyager "n’empêcheront pas la propagation internationale, et elles font peser un lourd fardeau sur les vies et les moyens de subsistance. En outre, ils peuvent avoir un impact négatif sur les efforts de santé mondiale pendant une pandémie en dissuadant les pays de déclarer et de partager des données épidémiologiques et de séquençage".

La IATA estime que la réaction des Etats a été excessive. "L’objectif est de s’éloigner du désordre non coordonné, sans preuves et sans évaluation des risques auquel les voyageurs sont confrontés. Comme les gouvernements l’ont convenu à l’OACI et conformément aux conseils de l’OMS, toutes les mesures devraient être limitées dans le temps et régulièrement réexaminées. Il est inacceptable que des décisions précipitées aient créé la peur et l’incertitude parmi les voyageurs, tout comme beaucoup sont sur le point de se lancer dans des visites de fin d’année en famille ou des vacances durement gagnées", souligne son directeur général.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business