BFM Business
Transports

Retard du Vélib': le Conseil de Paris décide de rembourser les abonnés en mars, après un débat houleux

L'installation du Vélib' est toujours à la traîne.

L'installation du Vélib' est toujours à la traîne. - Lionel Bonaventure - AFP

Le Conseil de Paris a validé ce jeudi le remboursement du mois de mars pour les abonnés Vélib' dans un climat tendu. L'exécutif parisien a été la cible des critiques de l'opposition sur l'important retard d'installation du vélo en libre-service.

"Fiasco", "débâcle", "naufrage"... les élus du Conseil de Paris n'ont pas manqué de qualificatifs ce jeudi pour dépeindre les ratages du Vélib'. Plus de trois mois après son lancement, le nombre de stations en fonctionnement est toujours loin des objectifs initiaux.

Dans une ambiance particulièrement tendue, les élus du Conseil de Paris ont décidé de voter en faveur d'un remboursement des abonnés pour le mois de mars ainsi que de la poursuite des pénalités appliquées au prestataire Smovengo. Cette délibération sera soumise au Syndicat Autolib' Vélib' Métropole (SAVM) pour validation. 

"Il y a des responsables qui doivent rendre des comptes"

Au cours des débats l'opposition a sommé l'exécutif parisien et sa majorité de s'expliquer sur les dysfonctionnements du Vélib'. "Il y a des responsables qui doivent rendre des comptes et aujourd'hui ils se cachent", a lancé Jérôme Dubus, du groupe PPCI. L'opposition reproche à la municipalité le choix d'un prestataire aujourd'hui défaillant. L'exécutif est accusé de se défausser derrière le SAVM, qui regroupe les communes où le Vélib' est déployé.

"La ville de Paris dispose de 80% des voies au syndicat puisque celles-ci sont réparties en fonction du nombre de vélos déployés dans chaque commune. Vous avez beau jeu de dire que le syndicat regroupe 68 communes unies face au fiasco. Dans les faits, la mairie de Paris a tous les droits pour décider", renchérit Julie Boillot, du groupe Les Républicains. 

"Vélib' est convalescent"

Face aux critiques, l'adjoint aux Transports Christophe Najdovski reconnaît les dysfonctionnements. "Aujourd'hui Vélib' est convalescent, le compte n'y est toujours pas", explique-t-il, estimant à 500 le nombre de stations qui seront en fonctionnement à la fin du mois de mars, soit moins de la moitié des stations prévues au 1er janvier.

"Smovengo, ce n'est pas une startup, c'est un groupement dans lequel il y a des grands groupes qui ont tout à fait la capacité de répondre aux obligations contractuelles", ajoute-t-il, balayant les critiques sur le choix du nouvel opérateur du Vélib'. 

Outre les retards d'installation, les usagers sont aussi confrontés à des problèmes techniques pour emprunter les vélos ou les restituer. Christophe Najdovski insiste toutefois sur des "progrès" dans la mise en service de Vélib', depuis l'intervention des équipes municipales au côté du prestataire.

"Le nombre de trajets quotidien augmente. Il y en avait 6.000 en moyenne chaque jour il y a 15 jours, nous sommes aujourd'hui à environ 20.000 voyages", note-t-il. 

Smovengo a promis de mettre en service toutes les stations parisiennes d'ici le mois de juin. 

Carole Blanchard