Pneus usés, pas de superviseur de réparation, aéroports dans les villes... L'aviation civile indienne tire à boulets rouges sur le secteur après le crash du Boeing d'Air India

L'enquête sur la crash du vol Air India qui a fait au moins 275 morts est loin d'être terminée mais pourtant, la direction générale de l'aviation civile du pays communique déjà, suite à un (rapide) audit mené pour renforcer la sécurité du secteur aérien en Inde.
D'ores et déjà, elle déclare avoir mis au jour des défauts récurrents dans des avions présents dans les deux plus importants aéroports du pays que sont Mumbai et Delhi, notamment dus à des contrôles inadéquats.
De quoi privilégier la piste d'une mauvaise maintenance de l'appareil qui s'est écrasé juste après son décollage, ou de l'aéroport?
Pour autant, ce rapport se garde bien de citer les compagnies où ces défauts ont été observés mais cite de nombreux exemples de dysfonctionnements: pneus usés sur des avions au décollage, véhicules circulant trop vite sur les pistes, absence d'ingénieurs de maintenance pour superviser les réparations sur les avions, ordres ignorés, absence de marquage au sol sur certaines pistes...
"Surveillance inefficace"
Cela démontre pour la DGAC locale "une surveillance inefficace et des mesures de rectification inadéquates".
L'aviation civile regrette également que certains aéroports du pays soient installés dans des zones urbaines denses comme celui de Ahmedabad où a eu lieu le crash.
LA DGAC indique que des avis de mise en demeure ont été envoyés aux compagnies aériennes et aux exploitants d’aéroports pour mettre en œuvre des mesures correctives sous sept jours.
"Aucun compromis en matière de sécurité ne sera toléré, quel que soit le domaine, et tout manquement entraînera des mesures strictes", indique un responsable.
Rappelons qu'il y a quelques jours, le régulateur avait ordonné à Air India de démettre trois responsables de leurs fonctions en raison de "défaillances systémiques".
Selon une directive, des éléments communiqués à l'initiative de la compagnie aérienne "mettent en lumière des défaillances systémiques dans la planification des équipages, le suivi de la conformité et la responsabilité interne". "Ce qui est particulièrement préoccupant, c'est l'absence de mesures disciplinaires strictes à l'encontre des principaux responsables directement impliqués dans ces manquements opérationnels.
"Ces responsables ont été impliqués dans des manquements graves et répétés," insiste le régulateur.