Paris-Lyon: Trenitalia a vendu 70.000 billets depuis décembre

En décembre dernier, pour la première fois en France, un concurrent du TGV de la SNCF circulait sur le très fréquenté et rentable axe Paris-Lyon pour poursuivre ensuite sa route jusqu'à Milan.
Trenitalia et son train à grande vitesse baptisé Flèche Rouge est donc le premier à attaquer le monopole historique de la SNCF suite à l'ouverture à la concurrence du marché fin 2020.
Trenitalia est arrivé avec une offre se différenciant grâce notamment à plusieurs classes de confort qui permettent de viser plusieurs cibles (du touriste à l'homme d'affaires) et des prix agressifs pour contrer le très puissant Ouigo de la SNCF. Mais seulement deux allers-retours par jour contre 24 pour le TGV.
3 nouvelles rotations au 1er semestre
Les voyageurs ont-ils été au rendez-vous? "Notre taux de remplissage atteignait 98% pendant les fêtes de fin d’année", affirme au Figaro le PDG de Trenitalia France, Roberto Rinaudo. Précisons que la compagnie ne peut vendre que 80% des places disponibles pour se conformer aux mesures sanitaires italiennes.
Mais ce bon démarrage a été freiné par la vague Omicron en début d'année et le retour quasi-imposé au télétravail. "Depuis la rentrée, nous sommes à 71%. Les appels au télétravail nous impactent" poursuit le dirigeant.
Au total, plus de 70.000 billets ont été vendus, un volume qui serait en ligne avec le plan de marche de la compagnie. Néanmoins, pour faire trembler la SNCF, Trenitalia sait qu'elle doit accentuer sa fréquence. L'opérateur confirme donc à nouveau qu'il ajoutera trois rotations "au premier semestre".
La SNCF sereine mais...
Mais Trenitalia affiche une certaine humilité. En décembre dernier, Roberto Rinaudo glissait à BFM Business, "Nous ne pouvons pas faire de mal à la SNCF, nous sommes tout petits" concédait-il.
Trenitalia entend surtout profiter de l'occupation forte du TGV, à savoir attirer les clients qui ne trouvent pas le bon train à la SNCF. Car l'ouverture à la concurrence, ce n'est pas se battre pour le même gâteau et grappiller des parts à son concurrent, mais bien faire grossir ce gâteau avec plus d'offre. Traduction, augmenter la part modale du train.
"Faire grandir notre activité en France, c'est faire grandir le marché en lui-même", avance Roberto Rinaudo. "Un choix plus riche entraîne plus de volumes, cela génère des bénéfices pour tous les acteurs".
De son côté, la SNCF affiche sa sérénité face à ce nouvel acteur. Tout en expliquant qu'elle va encore améliorer sa nouvelle classe Business Première qui vise les voyageurs professionnels, la clé de la réussite sur l'axe Paris-Lyon.