Migrants: la SNCF se défend de leur accorder la gratuité

Le siège occupé depuis 2013 par la SNCF à Saint-Denis. - Wikimedia - CC
Ils sont vite montés au créneau. Mardi, une note de service interne fuitait sur les réseaux sociaux pour informer les personnels de la SNCF de la gratuité des réservations en faveur des migrants. De quoi déclencher un tollé notamment au sein de la mouvance identitaire mais aussi chez certains politiques comme Xavier Bertrand (Les Républicains) ou encore Marine Le Pen (Front national).
Alors que la polémique commence à enfler, la SNCF s'est défendue mercredi de donner des billets de train aux migrants. "Il n'y a pas de billets gratuits" pour les migrants, a déclaré Christophe Piednoël, directeur de l'information de l'entreprise publique.
Gérer les migrants "avec humanité"
En revanche, "ce qu'on a mis en place est une possible gratuité de la réservation, pour attribuer des places numérotées à ces populations afin qu'elles restent groupées et qu'on évite tout risque de conflit entre voyageurs si jamais elles allaient occuper des places réservées par d'autres", a expliqué ce responsable.
"Ces personnes sont contrôlées comme les autres, doivent être munies d'un billet comme les autres, peuvent faire l'objet d'un PV comme les autres", a insisté Christophe Piednoël. "Pour nous, ce ne sont pas des fraudeurs qui cherchent à profiter du système. Ce sont des gens qui sont dans une situation exceptionnelle très souvent de détresse et de fatigue, il est normal de les gérer avec humanité".
"Les migrants voyagent en quasi totalité avec des titres de transport, parce qu'ils se sont souvent munis d'argent pour assurer leur voyage, et ils sont aussi soutenus par des associations qui prennent en charge le montant des billets", a-t-il expliqué.
"Les autres, avant les nôtres"
Selon le directeur de l'information de la SNCF, la procédure de gratuité des réservations a été utilisée "pour l'instant quatre fois, alors qu'elle est en place depuis le 26 septembre. C'est totalement marginal".
S'il ne s'agit pourtant que de la réservation et non du prix du billet, certains ont vu dans ce geste de la part de la SNCF du favoritisme et une décision "inacceptable".
Xavier Bertrand, tête de liste Les Républicains pour les élections régionales, s'est élevé mercredi matin contre l'idée de billets gratuits pour les migrants.
La veille, c'est Marion Maréchal-Le Pen qui avait dénoncé une situation de favoritisme: "Les autres, avant les nôtres", s'est-elle exclamée sur Twitter.
Quant à la présidente du Front national, Marine Le Pen, elle a demandé "solennellement" au président de la SNCF Guillaume Pepy de s'"expliquer devant les Français et les usagers du train sur les motifs d'une telle décision".