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JO 2024: les syndicats de la RATP et de la SNCF réclament des primes plus élevées

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D'après Le Parisien, les entreprises de transport et les syndicats sont encore loin d'un accord sur le montant des compensations accordées aux salariés mobilisés pendant la période olympique.

La "trêve olympique" est encore loin d'être acquise. Dans son édition du jour, Le Parisien confirme que les négociations entre les entreprises de transports et les organisations syndicales ont effectivement débuté avant les vacances de Noël. Mais les premières propositions de compensations pour les salariés mobilisés durant les Jeux olympiques et paralympiques sont jugées insuffisantes par les syndicats. La SNCF a d'ores et déjà proposé une prime journalière de 50 euros brut les jours de compétition tandis que la RATP planche sur un montant de 15 euros brut pour ses agents.

"Toutes ces contraintes - augmentation de stress et de la charge de travail, canalisations XXL, des fouilles, des palpations XXL - pour la modique somme de 23 € brut par jour travaillé ? Mais de qui se moque-t-on ? Sachant que nos collègues de la Suge (sûreté) SNCF commencent, eux, les négociations à 50 €", déplore FO-Sûreté côté RATP.

Des compensations selon les secteurs à la RATP

A cette revalorisation ponctuelle devraient s'ajouter des primes en fonction des secteurs pour les agents de la Régie: 700 euros pour ceux travaillant sur des lignes de bus déviées ou 950 euros pour ceux dans le secteur de la maintenance dans le périmètre des RER A et B et l'ensemble des lignes du métro à l'exception des 2, 3 et 11. "A la sûreté, des suppléments pourront être versés à ceux qui acceptent de reporter leurs congés ou de travailler sur des jours de repos, ajoute le quotidien [...] Les agents de stations et les conducteurs de métro et RER, quant à eux, attendent de connaître le montant des compensations proposées."

"La reconnaissance financière qui sera attribuée vise, d'une part, à valoriser les agents pour leurs présences pendant les JOP, et à reconnaître les contraintes d'organisation ou d'exercice de son travail dans cette période particulière", rappelle la Régie.

Pas de quoi satisfaire les organisations syndicales dont un certain nombre ont annoncé qu'elles ne signeraient pas de tels accords à l'image de FO-Sûreté ou de la CGT-RATP Bus. "Le traitement est inégal, estime Cédric de FO-Maintenance. Il n'y aura qu'une minorité de salariés qui pourront avoir toutes les primes. Non seulement il faut être sur des lignes spécifiques et, en plus, il ne faudra pas s'arrêter, y compris à la suite d'une agresse ou un enfant malade pendant deux mois et demi. Ce n'est pas à la hauteur des sacrifices."

Objectif doublement de la prime journalière à la SNCF

Malgré une prime journalière nettement supérieure, les syndicats côté SNCF réclament davantage au regard des compensations obtenues au sein d'entreprises concurrentes comme Transdev: 1.000 euros pour deux semaines de travail et même 1.500 euros pour trois semaines, ce qui multiplierait la prime journalière par deux. Alors que la direction de l'entreprise indique que la table ronde "se tiendra d'ici à la fin du mois", elle doit également donner des précisions quant aux cheminots concernés par ces dispositifs exceptionnels. Outre les primes, d'autres leviers de compensation seraient activés dont le renflouement des caisses du comité d'entreprise, le rachat de RTT majoré de 25 à 40% ou encore le doublement de l'indemnité journalière pour poser ses congés dans une période calme.

Dans l'aviation civile, le syndicat SNCTA (60% des voix chez les contrôleurs) a adopté en septembre le principe d'une "trêve olympique" avec la Direction générale de l'aviation civile, conditionnée par "une augmentation indemnitaire" et de nouvelles discussions salariales après les JO. Ce qui a fait dire à l'ancien ministre du Travail Xavier Bertrand que le gouvernement avait "payé une rançon" pour éviter une grève du ciel.

Timothée Talbi