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Jean-Marc Jancovici estime que "l'essentiel" du trafic aérien "mourra avec le pétrole"

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L'ingénieur-chercheur Jean-Marc Jancovici a appelé sur BFMTV-RMC à "diminuer progressivement le trafic aérien" face au changement climatique.

Les voyages en avion doivent-ils disparaître? Invité ce mardi matin sur BFMTV-RMC, l'ingénieur-chercheur Jean-Marc Jancovici a réitéré une nouvelle fois son appel à réduire drastiquement les voyages en avion pour faire face au changement climatique, ajoutant que, de toute manière, "l'essentiel du trafic commercial actuel mourra avec le pétrole". Le président de The Shift Project propose de réduire le nombre de trajets en avion à raison de 4 vols par personne dans une vie.

"Au milieu des années 1950, [l'avion] n'existait même pas, c'est-à-dire que la moyenne par habitant ce n'était pas du tout quatre vols dans une vie, c'était plutôt zéro", a assuré Jean-Marc Jancovici.

"Ça ne passe pas"

"Est-ce que c'est un drame de prendre moins l'avion?", s'interroge l'ingénieur-chercheur. "Il vaudrait mieux que non, parce que de toute façon l'avion est né avec le pétrole et il n'y a pas de substitut à l'échelle". Électricité, hydrogène ou biocarburant sont présentés comme des solutions possibles, mais "pour faire quatre milliards de passagers par an, ça ne passe pas", avance-t-il. "Ça passe pour beaucoup moins que cela et donc, de toute façon, il faudrait diminuer progressivement le trafic aérien".

"Est-ce que c'est un drame? Ça dépend de l'idée que l'on se fait du dépaysement associé au trafic aérien. Si on pense que c'est l'oxygène, que c'est vital, on est très malheureux. Si on se dit qu'il y a des tas d'autres manières de se dépayser, on n'est pas malheureux", assure-t-il.
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Selon le président de The Shift Project, également favorable à l'abaissement de la vitesse sur les autoroutes, les déplacements de "loisirs" représentent aujourd'hui les trois-quarts du trafic aérien mondial, c'est-à-dire "des motifs de dépaysement ou de regroupement avec des gens qu'on aime bien". Or, lance-t-il, "les gens qu'on aime bien et qui sont partis vivre très loin, ils ont quand même fait un choix" et "ils ont trouvé des avantages" à s'installer ailleurs.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV