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Incendie à Heathrow: le patron de l'association internationale de l'aérien pointe des insuffisances

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Le directeur de l'IATA Willie Walsh se demande notamment pourquoi l'aéroport ne dispose pas de sources d'énergie de secours.

L'aéroport d'Heathrow, l'un des plus fréquentés au monde, est victime d'un chaos sans précédent.

Il a fermé vendredi pour toute la journée, en raison d'une panne d'électricité causée par un incendie dans un poste de transformation électrique, depuis maîtrisé. Des milliers de passagers se sont vu demander de ne pas se rendre à Heathrow, à l'ouest de Londres, pour des raisons de sécurité.

Et la polémique commence à enfler. Sur X, Willie Walsh, le directeur général de l'IATA, l'association internationale du transport aérien (qui représente les compagnies) pointe des insuffisances.

"Cela soulève de sérieuses questions"

"Encore un exemple de l'abandon d'Heathrow envers les voyageurs et les compagnies aériennes. Et cela soulève de sérieuses questions", lance-t-il.

"Premièrement, comment se fait-il qu'une infrastructure critique, d'importance nationale et mondiale, dépende totalement d'une seule source d'énergie, sans alternative? Si tel est le cas, comme cela semble être le cas, il s'agit d'un échec flagrant de planification de la part de l'aéroport", s'interroge-t-il.

"Se pose alors la question de savoir qui supporte les coûts de prise en charge des voyageurs perturbés. Nous devons trouver une répartition plus équitable des coûts de prise en charge des passagers plutôt que de laisser les compagnies aériennes assumer seules la facture en cas de défaillance des infrastructures".

"Il y avait un générateur de secours mais il a également été affecté par le feu, ce qui illustre à quel point (cet incident) est inhabituel et sans précédent", a néanmoins indiqué le ministre de l'Energie, Ed Miliband sur Sky News.

"Cela rend Heathrow très vulnérable et nous devons donc en tirer les leçons", a-t-il insisté sur ITV.

"Des questions se posent sur la façon dont (cet incident) s'est produit et sur les mesures à prendre pour éviter que les perturbations d'ampleur que nous avons constatées ne se reproduisent", a indiqué un porte-parole du Premier ministre, Keir Starmer.

Des experts chiffraient vendredi à plusieurs millions, voire dizaines de millions de livres le coût de cet incident pour l'aéroport et les compagnies aériennes concernées. Il sera "certainement supérieur à 50 millions de livres", évalue le spécialiste Philip Butterworth-Hayes. John Strickland, analyste indépendant spécialiste du secteur aérien, estime lui que l'arrêt de cet aéroport qui voit passer plus de 200.000 passagers par jour "va se chiffrer en millions, même si on ne peut pas encore le quantifier".

"L'impact est donc considérable (...) principalement pour les compagnies aériennes en raison de tous les coûts liés à l'hébergement des passagers, aux remboursements, aux nouvelles réservations, etc", précise-t-il.

Il est selon lui "peu probable" que les compagnies aériennes parviennent à récupérer leurs pertes.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business