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Grand Paris Express: la ligne 16 menacée en Seine-Saint-Denis?

Des tronçons de plusieurs lignes du Grand Paris Express pourraient être retardés.

Des tronçons de plusieurs lignes du Grand Paris Express pourraient être retardés. - Société du Grand Paris

Dans une tribune au JDD, les maires de Clichy-sous-Bois et Montfermeil en Seine-Saint-Denis interpellent Emmanuel Macron sur l’avenir de la ligne 16. Soutenus par des artistes, ils réclament des engagements sur la construction de cette ligne qu’ils croient menacée.

Le Grand Paris Express a-t-il du plomb dans l'aile? Depuis quelques semaines, des élus de plusieurs départements franciliens se mobilisent pour réclamer des engagements sur le maintien du tracé et du calendrier de ce supermétro qui prévoit la création de 200 km de lignes. Derniers en date, Olivier Klein (PS) et Xavier Lemoine (PCD), respectivement maires de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil en Seine-Saint-Denis.

Les deux élus, appuyés par des entrepreneurs et des artistes comme Erik Orsenna, le photographe JR ou encore le réalisateur Ladj Ly, bien connu en Seine-Saint-Denis, signent une tribune dans le JDD et s'indignent d'une possible "remise en question" de la ligne 16.

"Nous sommes trahis"

Cette ligne qualifiée de "ligne essentielle au développement de l'est de la métropole" dans le projet du Grand Paris Express (GPE) doit relier Saint-Denis à Noisy-Champs en passant par Le Bourget. Mais aujourd'hui alors que le coût du GPE devrait passer de 25 milliards à 35 milliards d'euros, la ligne serait menacée. Dans leur tribune, les élus craignent de voir le calendrier repoussé et d'être une victime collatérale des JO de 2024. 

"Nous apprenons par la presse que la ligne 16 du métro du Grand Paris Express pourrait être remise en question du fait même du coût des Jeux Olympiques. C’est à peine croyable! La candidature de Paris JO 2024 s’est servie de la Seine-Saint-Denis, de nos villes et de nos quartiers, pour donner du sens à son projet et convaincre les membres du Comité international olympique (CIO). Nous avons joué le jeu et voilà, nous sommes trahis", écrivent-ils dans le JDD

Assurer les lignes vitales aux JO au détriment des autres? 

Comme le relevait Le Monde au début du mois d'octobre, la question du coût du GPE avec l'échéance des JO pourrait donner lieu à un réarbitrage de certaines lignes. L'idée serait de maintenir la construction des lignes essentielles aux JO (lignes 14 et ligne 15) et de repousser à plus tard d'autres tronçons initialement prévus pour 2023. La ligne 16 serait à ce titre concernée, un non-sens pour les maires de Clichy-sous-Bois et Montfermeil, deux communes enclavées et aujourd'hui mal desservies.

"Monsieur le Président, vous avez des choix à faire. Ne les faites pas sur le dos de ces deux villes. Ne relancez pas la guerre entre les territoires bien dotés et les autres en retirant ce qui avait été promis", demandent Olivier Klein et Xavier Lemoine à Emmanuel Macron. 

"Ce qui sera une fête pour tous les Français, les JO Paris 2024, pourrait devenir un cauchemar pour les habitants de Clichy-sous-Bois et Montfermeil. C’est injuste", écrivent-ils encore. 

Comme eux, d'autres élus franciliens s'inquiètent du devenir de certains tronçons de la ligne 17 et de la ligne 18. Tous réclament une clarification du calendrier et des engagements du gouvernement. 

Carole Blanchard