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"Fraudomètre": les bus de Besançon vont afficher les fraudeurs pour les inciter à payer

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Keolis lance l'expérimentation du "fraudomètre" dans certains bus de la ville. L'idée: mettre en évidence à bord des bus et à chaque arrêt le nombre de voyageurs n’ayant pas validé leur titre de transport.

La fraude est un fléau pour les opérateurs de transports publics, notamment dans les bus où les contrôles sont moins fréquents. Et malgré des amendes toujours plus sévères, la pratique ne faiblit pas.

A Besançon dans le Doubs, Keolis (une filiale de la SNCF) qui exploite le réseau Ginko de bus a décidé de changer d'approche et de miser sur la technologie combinée aux sciences comportementales et au "nudge".

Il s'agit à travers du "fraudomètre" de mettre en place "une méthode douce visant à inciter les individus à adopter un comportement plus vertueux au quotidien, sans jamais chercher à les contraindre".

Afficher à chaque arrêt le nombre de fraudeurs

Comment ça marche? À chaque l’arrêt, lorsque le conducteur ouvre les portes du bus, le "fraudomètre" s'affiche sur les écrans d’information.

Les voyageurs montent, s’affichent alors le nombre de montées (issues du système de comptage) et le nombre de validations (données billettique issues des valideurs), mettant ainsi en évidence par simple soustraction le nombre de voyageurs n’ayant pas validé leur titre de transport. Une manière de leur mettre la pression pour se mettre en règle.

Le fraudomètre testé par Keolis dans les bus de Besançon
Le fraudomètre testé par Keolis dans les bus de Besançon © Keolis

En fonction du niveau de validation, un message s’affiche alors pour "féliciter", "encourager" ou bien à défaut, "alerter" les voyageurs à bord.

Alerter les contrôleurs, identifier les points de fraude

L'outil va être testé sur deux lignes du réseau jusqu’en juillet 2022. Il sera ensuite déployé sur les autres lignes si les résultats de l’expérimentation sont fructueux.

S'il s'agit d'inciter "sans contraindre" les fraudeurs à se mettre en règle, le "fraudomètre" peut également être coercitif. En fonction des remontées, "l’intervention des contrôleurs peut être activée", souligne Keolis qui précise que 30.000 contrôles sont déjà effectués chaque mois.

La collecte de données permettra également à l'opérateur "de connaitre les arrêts du réseau Ginko où la fraude est la plus présente, en temps réel et a posteriori". Et donc renforcer les contrôles.

Interrogé par nos soins, Keolis nous précise que le taux de fraude dans le réseau de bus de Besançon se situe entre 10 et 12%. Dans des villes comme Marseille, il peut se hisser à 20%.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business