Des milliers de passagers bloqués: la compagnie low-cost Play Airlines cesse "immédiatement" ses activités, ses avions restent cloués au sol

L'opérateur low cost islandais avait abandonné ses liaisons transatlantiques pour se concentrer sur l'Europe. En vain.

Le trafic aérien depuis l'Europe a beau connaître une hausse continue depuis la fin du Covid, certaines compagnies ne sont pas parvenues à relever la tête.

C'est le cas de l'islandais Play Airlines. Après quatre ans d'activité marqués par de nombreuses difficultés financières et changements stratégiques, l'opérateur low cost a annonce ce lundi la cessation "immédiate" de ses activités.

Plus de 400 salariés se retrouvent sur le carreau tandis que des milliers de passagers ayant voyagé avec la compagnie ces derniers jours et semaines se voient aujourd'hui bloqués, ils devront trouver des solutions alternatives pour rentrer chez eux.

"Le conseil d’administration a décidé de mettre fin aux opérations, et tous les vols de la compagnie sont annulés. L’entreprise travaillera étroitement avec les autorités et les employés pour mener à bien la procédure de cessation d’activité", peut-on lire dans un communiqué.

"Le conseil d’administration et la direction tiennent à souligner que tous les efforts ont été faits pour éviter ce scénario. Cette décision, la plus difficile possible, n’a été prise qu’après épuisement de toutes les autres alternatives. Le conseil présente ses excuses à toutes les personnes concernées".

Ventes de billets décevantes

En difficulté depuis plusieurs mois, l'opérateur low cost avait abandonné il y a un an ses liaisons transatlantiques à prix cassés pour se concentrer sur l'Europe. En vain.

"Les ventes de billets ont été mauvaises ces dernières semaines et mois à cause de l’impact de la couverture médiatique défavorable, et les désaccords internes ont accentué le malaise", ajoute encore l'entreprise.

"L’automne dernier, Play avait adopté un nouveau modèle d’affaires qui avait suscité une vague d’optimisme. Malheureusement, force est de constater que ces changements n’ont pas permis de surmonter les problèmes financiers structurels de la compagnie. Rétrospectivement, ces mesures auraient dû être engagées bien plus tôt", peut-on lire.

Le gouvernement islandais ne s'attendait pas à une défaillance aussi soudaine de la compagnie, a déclaré de son côté le ministre des Infrastructures, Eyjólfur Ármannsson.

Play a perdu 15,2 millions de dollars au deuxième trimestre, pour un chiffre d'affaires en recul de 7,9% à 72,1 millions de dollars.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business