Cargo échoué à Anglet: à qui la faute?

Si le risque d'une pollution majeure semble écarté, cela n'empêchera pas de rechercher les responsabilités de chacun après le spectaculaire accident d'un cargo espagnol qui s'est brisé en deux contre une digue à Anglet, sur la côte basque.

Qui de l'armateur, du pilote, des autorités portuaires est responsable de l'échouage du Luno, ce cargo qui a percuté sur une digue à Anglet dans le Pays basque? La question surgit alors que le bateau menace de se briser en un troisième point. Si tout risque de pollution massive semble pour l'instant écarté, l'accident aurait manifestement pu être évité.

Ce n'est pas moi, c'est lui

Le principe d'une recherche de responsabilité est assez immuable: chacun cherche à se dédouaner. Pour Juan José Lopez Inoriza, vice-directeur du personnel de Naviera Murueta et armateur du navire, le bateau est "en parfait état". Certes, le Luno est vieux de 20 ans, mais il est révisé tous les cinq ans, explique-t-il.

Mais pour le président de la Fédération des pilotes maritimes, Frédéric Moncany, la tempête ne saurait être désignée comme seule cause de l'échouage. "Malgré ce qu'on peut voir, les vagues, le vent, le port de Bayonne travaillait normalement puisque deux navires sont sortis et juste après, celui-ci a fait son entrée", constate-t-il.

Le problème finalement n'est pas qu'une avarie électrique ait eu lieu, mais surtout qu'elle soit arrivée au moment où le cargo entrait dans le chenal, là où justement, la navigation doit être hyper minutieuse.

Beaucoup de questions en suspens

Se peut-il qu'une erreur de l'équipage soit à l'origine du sinistre? Le bateau était-il vraiment en bon état? Les autorités portuaires n'auraient-elles pas dû refuser son entrée au port? Autant de questions qui demanderont à être éclaircies par l'enquête en cours.

D'après le site internet spécialisé bateaux-fécamp.fr, le Luno, sorti en 1994 des chantiers navals espagnols Astilleros de Murueta à Guernica, avait déjà subi une avarie moteur le 13 juillet 2012, également à l'entrée du port de Bayonne, et avait dû être pris en charge par deux remorqueurs. L'armateur a démenti cette information.

D. N. avec Brune Daudré et Florian Rivais