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Belgique: menace de grève d'une durée exceptionnelle sur le rail, l'Eurostar touché

Un train en Belgique.

Un train en Belgique. - Thierry Roge , Belga/AFP/Archives

Deux syndicats de cheminots ont appelé à cette action pour protester contre plusieurs projets de réforme du nouveau gouvernement.

La SNCB, exploitant public des chemins de fer belges, prévoit de fortes perturbations du trafic pendant neuf jours à partir de vendredi soir, une durée exceptionnelle, en raison d'un appel à la grève de deux syndicats minoritaires de cheminots.

Cette grève, si elle est menée à son terme, pourrait être la plus longue sur le rail belge depuis plusieurs décennies.

Eurostar, qui exploite des lignes vers Paris et Londres au départ de la Belgique, a dû adapter son offre et annuler déjà une vingtaine de trains, a indiqué vendredi une porte-parole à l'AFP.

Ces annulations concernent "six trains par jour entre Bruxelles et Paris les mardi 25, mercredi 26 et jeudi 27 février", a précisé cette porte-parole.

"Les passagers concernés ont déjà été informés et peuvent échanger leurs billets gratuitement ou se faire rembourser intégralement".

Le trafic des trains internationaux ICE (Allemagne-Belgique) et EuroCity (vers Rotterdam aux Pays-Bas) sera également réduit, ajoute de son côté la SNCB.

L'appel à la grève, jugé "irresponsable" par l'opérateur public, porte sur la période allant de vendredi à 22h00 (21H00 GMT) jusqu'au dimanche 2 mars inclus.

Tensions sur l'âge de départ à la retraite

Sur son site la société publique annonce "une offre réduite" en Belgique pendant ces neuf jours, tout en évoquant la perspective d'"un service de trains alternatif, en fonction de la présence du personnel".

Le Syndicat indépendant pour cheminots (SIC) et le Syndicat autonome des conducteurs de trains (SACT) ont appelé à cette action pour protester contre plusieurs projets de réforme du nouveau gouvernement.

La coalition dirigée par le conservateur flamand Bart De Wever envisage de supprimer la possibilité de départ en retraite à 55 ans pour les cheminots ayant 30 ans d'activité continue, et d'aligner progressivement leur régime sur celui du secteur privé. L'âge légal de départ est de 67 ans à l'horizon 2030.

Vendredi le ministre de la Mobilité Jean-Luc Crucke a regretté cette grève, assurant que le gouvernement était encore prêt à discuter de la possibilité d'aménagements de fin de carrière pour certains statuts.

"Deux petits syndicats qui ne représentent même pas 5% du personnel de la SNCB décident de tout bloquer alors qu'il n'y a même pas encore eu de concertation sociale", a déploré ce centriste francophone sur la radio publique RTBF.

Une autre pomme de discorde porte sur la suppression envisagée de la société HR Rail, qui s'occupe de la gestion des ressources humaines pour la SNCB et Infrabel (gestionnaire du réseau) et dont les compétences seraient redistribuées à ces dernières.

OC avec AFP