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Telecom Italia: Bolloré et Vivendi prêts à une reprise publique du réseau

Vivendi a déjà repoussé une offre de KKR.

Vivendi a déjà repoussé une offre de KKR. - AFP

En plein combat avec le fonds américain KKR, Vivendi veut récupérer sa mise dans l'opérateur transalpin et pourrait accepter une intervention du gouvernement.

Après avoir repoussé KKR, Bolloré et Vivendi sont à l'écoute. Vivendi, premier actionnaire de Telecom Italia (Tim), est prêt à discuter d'une prise de contrôle par le gouvernement italien du réseau de l'opérateur historique.

"Vivendi soutient toute solution favorisant l'efficacité et la modernité du réseau de Telecom Italia tout en préservant la valeur de son investissement", a déclaré le porte-parole du géant des médias.

"Dans cette perspective, l'hypothèse d'un contrôle étatique du réseau, s'il peut conduire à un projet stratégique porté par les institutions, sera certainement examinée", a-t-il affirmé, confirmant les informations de La Republicca.

KKR en échec

Le 21 novembre, le fonds d'investissement américain KKR s'était déclaré prêt à mettre 10,8 milliards d'euros sur la table pour racheter la totalité du capital de l'opérateur, qu'il valorise à 0,505 euro l'action. Trop peu pour Vivendi qui était entré au capital en 2015 à un prix moyen d'achat de 1,071 euro l'action, et a déclaré n'avoir "aucune intention de céder sa participation".

Depuis, chacun de son côté, de convaincre le gouvernement italien, qui dispose de pouvoirs spéciaux ("golden power") dans des secteurs considérés comme stratégiques, de se positionner en leur faveur.

"Il est incontestable qu'il existe au sein de Tim des actifs de nature stratégique pour lesquels un contrôle public est indispensable", avait déclaré jeudi dernier le ministre du Développement économique Giancarlo Giorgetti, n'excluant pas le cas échéant le recours au "golden power". L'Etat italien est présent au capital de Telecom Italia à travers une part de 9,81% de la Caisse italienne des dépôts (CDP).

Retard sur la fibre

Lors d'un conseil d'administration de Telecom Italia fin novembre, le directeur général Luigi Gubitosi a été poussé vers la sortie, et un comité ad hoc a été mis en place pour examiner l'offre de KKR. Un nouveau conseil d'administration est prévu le 17 décembre. Goldman Sachs et Lion Tree ont été mandatés pour examiner la manifestation d'intérêt de KKR.

Une hypothèse à l'étude est celle de la scission du réseau de TIM des activités de services du groupe, une option qui pourrait relancer le projet de fusion avec celui de son rival OpenFiber.

Dans ce contexte, le contrôle du réseau pourrait passer sous contrôle de l'Etat. Un réseau unique pourrait permettre à la péninsule de rattraper son retard dans ce domaine grâce au recours aux financements du plan de relance européen dont l'Italie est la principale bénéficiaire.

V.G. avec AFP