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Pourquoi les services d'urgence continuent à payer les péages

Les services d'urgence bénéficient de la gratuité du réseau autoroutier uniquement lorsqu'ils interviennent sur celui-ci. (image d'illustration)

Les services d'urgence bénéficient de la gratuité du réseau autoroutier uniquement lorsqu'ils interviennent sur celui-ci. (image d'illustration) - Valery Hache - AFP

Un amendement à la dernière loi de finances exempte de péage les services d'urgence. Mais l'État et les sociétés concessionnaires discutent encore des compensations à prévoir. Gendarmerie, pompiers ou police continuent donc de régler leurs tickets.

La situation -ubuesque- pèse sur les finances des services de sécurité. Un amendement à la dernière loi de finances, adopté à l'unanimité en octobre 2017, prévoit d'exempter de péages les services d'urgences lorsque, pour gagner du temps, ils prennent l'autoroute. Pourtant, un an après son adoption, les pompiers, la police ou encore la gendarmerie continuent d'acquitter de très lourdes factures de péage. Le décret d'application de cette mesure n'ayant jamais été publié en raison d'un bras de fer opposant l'État et les sociétés concessionnaires qui voient un important manque à gagner se profiler. 

"Depuis l'adoption de cet amendement, nous travaillons pour trouver les bonnes modalités d'application permettant de mettre en oeuvre cette mesure en pratique", affirme le ministère des Transports. "Nous avons une discussion avec les sociétés concessionnaires et travaillons avec elles pour trouver ensemble une bonne solution, afin de pouvoir mettre en oeuvre la mesure dans les meilleurs délais", ajoute la même source.

Les concessionnaires autoroutiers "appliquent la loi"

Actuellement, "les services prioritaires type pompiers et forces de sécurité civile ne payent pas le péage quand ils utilisent l'autoroute pour intervenir sur l'autoroute", explique Thomas Pertuiset, directeur du transport routier de voyageurs et des autoroutes à l'Arafer, l'autorité de régulation des activités ferroviaires et routières. "Par contre, quand ils utilisent l'autoroute pour intervenir en dehors, ils s'acquittent du péage a posteriori", ajoute-t-il. 

"Dans tous les cas de figure, les sociétés d'autoroutes appliquent la loi", fait savoir l'une d'elles, alors que la nature des discussions actuelles avec l'État porte justement sur le principe ou pas d'une indemnisation par l'État du manque à gagner et de son éventuel montant.

A.M. avec AFP