Risques sur Humex, Actifed, Dolirhume: les laboratoires estiment l'alerte de l'ANSM "prématurée"

"En cas de rhume, évitez les médicaments vasoconstricteurs par voie orale!". Cette alerte de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a produit un effet quasi immédiat pour la NèreS, organisation professionnelle qui représente les laboratoires pharmaceutiques.
Selon ces représentants, l'ANSM a fait une annonce "prématurée alors même que les conclusions scientifiques du comité de pharmacovigilance européen n’ont pas encore été livrées".
"Une réévaluation du rapport bénéfice/risque de la pseudoéphédrine a, en effet, été initiée au niveau européen à la demande expresse de l’ANSM début 2023", précise la NèreS en s'étonnant que l’ANSM ne respecte pas la procédure qu’elle a elle-même initiée".
Un rapport bénéfice/risque favorable
La pseudoéphédrine est une "amine sympathomimétique utilisée comme décongestionnant" dans les médicaments de type Humex, Actifed, Nurofen ou encore Dolirhume. Dans un entretien au Parisien, la présidente de l'ANSM, Christelle Ratignier-Carbonneil, a pointé les effets indésirables liés à ces médicaments sans prescription médicale. Selon elle, "des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux peuvent survenir après leur utilisation".
"Ces événements très graves peuvent se produire quelle que soit la dose et la durée du traitement", détaille la présidente de l'ANSM en conseillant clairement au public de ne plus les utiliser.
Dans son communiqué, la NèreS estime qu'en "l’absence des conclusions du PRAC (Pharmacovigilance Risk Assessment Committee, le comité de pharmacovigilance au niveau européen) et compte tenu du fait que ces médicaments continuent de disposer de leurs autorisations de mise sur le marché délivrées par l’ANSM, le rapport bénéfice/risque à ce jour des vasoconstricteurs par voie orale reste favorable".
Afin de rassurer les patients alertés par l'annonce de l'ANSM, les représentants des laboratoires rappellent "le rôle du pharmacien qui occupe une place centrale dans la prise en charge des patients, y compris dans les déserts médicaux".
