Quelle est cette entreprise française derrière l'espoir d'un vaccin contre le cancer du poumon?

“Une révolution thérapeutique”. C’est l’expression employée par Nicolas Poirier, le DG d’OSE Immunotherapeutics pour présenter les résultats de l’essai clinique. 219 patients en phase avancée de cancer, en Europe et aux Etats-Unis, invités à suivre ce traitement. Résultat, un risque de décès diminué de 41% par rapport à une chimiothérapie. De quoi susciter l’espoir des malades, dont la durée de vie augmente grâce au traitement en phase de test.
L’étude, publiée le 11 septembre dans une revue scientifique, se veut en effet optimiste et appelle un nouvel essai de phase 3, sur une population élargie.
C’est déjà une première victoire pour la biotech nantaise aux 70 salariés. Car cette lutte contre le cancer du poumon remonte à longtemps, et les archives de BFM Business en témoignent. Dès 2013, nos journalistes s’intéressent à ce “vaccin thérapeutique”, qui vient alors d’être breveté. L’entreprise porte alors le nom d’OSE Pharma.
Introduction en bourse en 2015
Elle est dirigée par Dominique Constantini, une serial entrepreneuse qui se lance dans cette aventure quelques mois plus tôt, en 2012. A l’époque, elle a déjà à son actif la création d’une autre société spécialisée en cancérologie. Sa stratégie économique? Attirer les grandes entreprises pour développer sa start-up. C’est chose faite en 2016. OSE Pharma change de nom, à l’occasion d’une fusion avec une autre biotech, Effimune.
Les recherches sur le vaccin thérapeutique, assorties de publications régulières dans des revues scientifiques, avancent et permettent l’introduction en bourse de la société nantaise dès 2015. Elle est désormais valorisée à près de 100 millions d’euros.
Mais le véritable tournant d’Ose Immunotherapeutics intervient avec la crise du Covid. Dès août 2020, la biotech entre dans la course aux vaccins et annonce des résultats positifs. Avec une idée: renforcer les défenses immunitaires plutôt que la production d'anticorps face au coronavirus. Intérêt économique pour les laboratoires pharmaceutiques?
Son projet de vaccin présente une immunité à long terme contre les mutations du virus. La compétition entre les laboratoires et leurs candidats-vaccins était féroce et la course contre-la-montre défavorable à l’entreprise nantaise. Néanmoins, de cette expérience, la biotech a développé son crédo: accroître les défenses immunitaires contre les cellules infectées. Une vision qui lui permet aujourd’hui d’entamer la dernière partie de la phase 3 de son vaccin curatif. Avec à la clef, la promesse de changer la vie des malades du cancer du poumon. Un vaccin (peut-être) révolutionnaire.