Pour Bruno Le Maire, la gouvernance de Renault est "solide" mais "provisoire"

- - Ludovic Marin- AFP
Le conseil d'administration de Renault a désigné mardi soir le numéro deux de l'entreprise, Thierry Bolloré, pour assurer l'intérim de Carlos Ghosn, qui reste pour l'instant PDG.
"Il y a une gouvernance à la tête de Renault, cette gouvernance est solide et cette gouvernance garantit le bon fonctionnement de l'entreprise Renault, qui est un fleuron industriel auquel nous sommes profondément attachés", a déclaré Bruno Le Maire lors d'une intervention devant la presse.
"La gouvernance du groupe Renault est parfaitement assurée dans toutes ses dimensions", a renchéri au côté du ministre Thierry Bolloré, qui est désormais directeur général délégué de Renault, disposant à ce titre des "mêmes pouvoirs" que Carlos Ghosn. De son côté, Philippe Lagayette, administrateur référent, présidera le conseil d'administration sans avoir le titre formel de président.
Bruno Le Maire voit son homologue japonais jeudi
"La gouvernance de Renault est solide mais elle est provisoire", a rappelé Bruno Le Maire. "Nous avons constaté que nous n'avons pas d'éléments qui nous permettent d'avoir des conclusions sur le fond de cette affaire et de prendre des mesures qui auraient un caractère définitif", a expliqué de son côté Philippe Lagayette. "Le conseil d'administration, constatant qu'il n'avait pas d'élément pour se prononcer, a demandé à Nissan de lui fournir les éléments qui seraient en sa possession", a-t-il ajouté.
Carlos Ghosn, le PDG de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, a été arrêté lundi à Tokyo. Le parquet reproche au Franco-libano-brésilien d'avoir "conspiré pour minimiser sa rétribution à cinq reprises entre juin 2011 et juin 2015".
Le conseil d'administration de Nissan doit se prononcer quant à lui jeudi sur une proposition de limogeage de son président. Et Mitsubishi Motors (MMC) prévoit de le "démettre rapidement": un conseil doit se tenir la semaine prochaine, selon un porte-parole de la société. Cette affaire a suscité des interrogations quant à la solidité de l'alliance entre les différents groupes.
Bruno Le Maire a rappelé lors de la conférence de presse son "attachement à l'alliance de Renault et de Nissan". Il recevra jeudi après-midi son homologue japonais afin de s'entretenir au sujet de cette association et sa "prolongation".