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Lidl à nouveau condamné pour avoir vendu de la vodka à un ado qui s'était ensuite tué en scooter

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Le jeune homme de 16 ans avait acheté de l'alcool dans un Lidl situé à Socoa sur la côte basque en 2021.

C'était la première fois en France que la justice reconnaissait un lien entre la vente d'alcool et un accident routier. La cour d'appel de Pau a confirmé ce jeudi 4 juillet la condamnation de Lidl pour avoir vendu de l'alcool à des adolescents. L'enseigne devra payer 5.000 euros d'amende.

Cette vente de deux bouteilles de vodka en mai 2021 dans un magasin situé à Socoa sur la côte basque a débouché sur un drame. Kilian, un des adolescents mineurs est en effet mort quelques heures après cet achat.

Comme le rapporte Sud-Ouest, les scooters des deux adolescents étaient entrés en collision à Urrugne. Celui de Kilian finit sa course contre un lampadaire, entraînant sa mort sur le coup.

Le taux d'alcoolémie de la victime était de 0,56 g/l de sang tandis que celui de son ami atteignait 0,81 g/l de sang. Ce dernier a été condamné pour homicide involontaire tandis que la famille de Kilian portait plainte contre Lidl pour "vente illicite d'alcool à un mineur".

"Aucun contrôle"

L'enseigne avait été condamnée une première fois en décembre 2023 à 5.000 euros d'amende et devait afficher cette condamnation sur la devanture du magasin d’Urrugne. En appel, cette seconde sanction n'a pas été retenue par le tribunal.

L'affaire n'est pas totalement terminée puisque Lidl a annoncé se pourvoir en cassation.

Dans les deux procès, l'enseigne avait affirmé qu'il était "rigoureusement impossible de savoir avec certitude" que l'achat avait bien été effectué par les adolescents, estimant qu'une tierce personne, majeure, serait passée en caisse pour eux.

La mère de la victime estime au contraire que le commerce n'a pas fait son travail correctement.

"Ce sont deux jeunes de seize ans qui rentrent dans un magasin qui achètent deux bouteilles de vodka et ressortent comme s'ils avaient acheté deux canettes de Coca. Il y a eu aucun contrôle, ils n'ont pas demandé les pièces d'identité, ils n'ont posé aucune question et ils ont donné les bouteilles. Ils ont été scannés, la personne a encaissé et ils sont sortis", raconte-t-elle à France Bleu.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business