La Ryder Cup peut-elle relancer le golf en France?

Des stars en tribune, des dizaines de milliers de spectateurs encourageant bruyamment leur équipe, des millionnaires sur le terrain…Ce week-end, le Paris Saint-Germain ne reçoit pas au Parc des princes: une fois n’est pas coutume, c’est vers la petite balle blanche que le monde du sport aura les yeux rivés.
La Ryder Cup, l’un des évènements sportifs les plus médiatisés du monde (après la Coupe du monde et les JO), prend en effet ses quartiers au golf national de Saint-Quentin en Yvelines. Une première dans l’histoire de la compétition, elle-même vieille de près d’un siècle. Comme tous les deux ans, elle mettra aux prises 24 des meilleurs joueurs mondiaux, à travers une opposition Europe-États-Unis. En jeu : la suprématie planétaire, le prestige, mais aucun prize money. Voilà ce qui en fait - entre autres choses - un évènement si attendu par les fans.
En France, le nombre de licenciés plafonne
Mais la compétition, qui sera retransmise dans 185 pays pour un milliard de téléspectateurs attendus, sera aussi l’occasion de redynamiser une filière golf française, qui pèse plus de 1,5 milliard d’euros* mais qui peine à se renouveler. Le nombre de licenciés plafonne à 410.000 (auquel il convient d’ajouter environ 400.000 pratiquants), ce qui reste certes supérieur au rugby ou au cyclisme, mais n’évolue pas de façon favorable.
Les traditionnels obstacles à une pratique régulière –investissement de départ important, peu de golfs à proximité des grands centres urbains– sont toujours présents. En outre, la faible exposition médiatique –aucune chaîne gratuite ne s’est d’ailleurs portée candidate pour la Ryder Cup– et le manque de "stars" sont loin d’inverser la tendance.
Développer les nouvelles pratiques
Manuel Biotat, le PDG de BlueGreen, premier gestionnaire de parcours de golf en France, estime pourtant que la marge de manœuvre est importante afin d’attirer de nouveaux pratiquants. "Aujourd’hui, les vrais concurrents des golfs, ce sont les salles de sport ! Faire du golf de manière traditionnelle prend beaucoup de temps, il faut développer des pratiques plus propices aux "afterwork": parcours plus courts, minigolf, parcours virtuel, etc."
La Ryder Cup, elle, devrait avoir des retombées positives sur la filière, notamment sur le tourisme golfique: actuellement, les étrangers représentent moins de 20% de la fréquentation des golfs tricolores. En revanche, la fédération française de golf ne bénéficiera d’aucune retombée financière directe. Les revenus issus des sponsors, droits TV et billetterie seront en effet récoltés par Ryder Cup Europe, une organisation qui comprend des représentants du Tour européen (EPGA) de la PGA de Grande Bretagne et d'Irlande et le Ryder Cup European Development Trust (RCEDT). L’argent sera notamment utilisé pour organiser d’autres tournois du circuit masculin.