L'allemand RTG rejoint Carrefour et Coopérative U pour créer une centrale d'achats européenne géante

Un rayon de supermarché (photo d'illustration). - JOEL SAGET © 2019 AFP
L'alliance Concordis dans la grande distribution, formée en juillet par Carrefour et la Coopérative U pour négocier leurs achats depuis Bruxelles, va accueillir la coopérative allemande RTG, ont annoncé les partenaires mercredi.
Le nouvel acteur fédère huit distributeurs allemands dont la chaîne de droguerie Rossmann, le groupe de supermarché à bas coût Netto et les enseignes Globus, Bartels-Langness, Bünting, Tegut, Kaes et Klaas & Koc. Ensemble, ils cumulent environ 31 milliards d'euros de chiffre d'affaires avec 570 hypermarchés, 770 supermarchés et quelque 2.230 magasins de droguerie.
Objectif: réduire les coûts
RTG, Carrefour et Coopérative U -respectivement deuxième et quatrième distributeurs de France- cumulent désormais plus de 125 milliards d'euros de ventes en France, Allemagne et Espagne. Objectif de l'alliance, qui sera effective en 2026:
"Améliorer les conditions d'achat auprès des principaux fournisseurs multinationaux de marques nationales" notamment pour "réduire les coûts", explique le communiqué.
Grâce à Concordis, les trois distributeurs pourront négocier avec plus de poids des prix au rabais auprès des fournisseurs. L'arrivée de la coopérative allemande dans l'alliance "conforte sa capacité de négociation à l'échelle continentale", a commenté Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, dans le communiqué.
Des centrales plusieurs fois sanctionnés
Face à une concurrence féroce, les centrales d'achats et de services sont devenues un levier stratégique majeur pour les enseignes. En septembre 2024, Les Mousquetaires/Intermarché, Auchan et Casino ont déjà officialisé une alliance hors norme, pour une durée de dix ans.
Cette concentration s'accompagne d'un déplacement des centrales d'achats à l'étranger, afin de renforcer le rapport de force avec les géants de l'agroalimentaire et de profiter de cadres juridiques plus favorables. Eurelec, centrale d'achat d'E. Leclerc, est ainsi basée en Belgique.
Le modèle s'est attiré les critiques des industriels et de certains responsables politiques français qui y voient un moyen de contourner la loi française lors des négociations.
Eurelec (Leclerc) a du reste écopé de 38 millions d'euros d'amende pour négociations tardives avec 62 fournisseurs et Carrefour, à travers sa centrale internationale Eureca, a été sanctionné fin 2024 à hauteur de 10,3 millions d'euros, une décision que le groupe conteste.