INFO BFM BUSINESS. L'État sauve encore la verrerie Arc

C’est une société en sauvetage permanent depuis dix ans. Le producteur de verre Arc, ex-Arc International, engage sa restructuration. Il présente ce mercredi 8 janvier son plan de refinancement au Tribunal de commerce de Tourcoing pour ouvrir une procédure de conciliation avec ses créanciers. Le temps presse puisque la société avait jusqu’au 12 janvier pour l’enclencher. Suivra ensuite une procédure de sauvegarde accélérée. Les représentants des 4.000 salariés du site d’Arques, dans le Pas-de-Calais, l’ont appris mardi après-midi lors d’un Comité social d’entreprise (CSE) extraordinaire.
Selon plusieurs sources proches de l’entreprise, Arc va effacer une partie de sa dette de 380 millions d’euros grâce à un effort substantiel de l’État, son principal créancier. Selon plusieurs sources, Bercy accepte de renoncer à 120 millions d’euros de dettes sur un total d’un peu plus de 200 millions d’euros de prêts octroyés depuis dix ans. Le groupe Arc a réalisé 736 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023.
Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, doit se rendre sur le site de Saint-Omer mercredi après-midi pour annoncer que l’État prêtera à nouveau 30 millions d’euros, à un taux élevé de 9%. Son objectif est d’accompagner la restructuration d’Arc sans avoir à remettre au pot dans les prochaines années. Contacté, Bercy ne nous a pas répondu.
Pascal Cagni investit 15 millions d'euros
L'État compte sur l’arrivée de deux nouveaux actionnaires. Pascal Cagni et Patrick Molis doivent investir 15 millions d’euros chacun dans Arc, aux côtés du propriétaire Dick Cashin qui remettra 12 millions d’euros. L’homme d’affaires américain a injecté 200 millions d’euros dans l’entreprise depuis son rachat il y a dix ans.
Pascal Cagni est l’actuel président de Business France, entité publique qui accompagne le développement des PME. Proche d’Emmanuel Macron, il a été dirigeant d’Apple en Europe. Contacté, il ne nous a pas répondu. L’autre investisseur, Patrick Molis, est moins connu mais s’est illustré au printemps dernier dans le dossier du groupe de logistique pétrolière Rubis.
Selon nos informations, les deux entrepreneurs seront des actionnaires minoritaires d’Arc, dont le contrôle sera conservé par Dick Cashin. En revanche, ils ont obtenu le diriger l’entreprise et sa gouvernance pour mener sa restructuration. Tout l’enjeu est là: le site français d’Arques, dans le Pas-de-Calais, fait face à des sureffectifs depuis la baisse de sa production de verre en 2021.
Environ 10% des 4.000 salariés sont au chômage partiel depuis quatre ans. Les élus du personnels et la direction estiment que la pyramide des âges et les reclassements permettront de résoudre l’équation sociale. Pascal Cagni et Patrick Molis parient sur l’essor des trois autres usines aux États-Unis, aux Émirats et en Chine qui comptent 3.000 emplois.