Une fusée Vega lance trois satellites français de renseignement militaire

Ces petits satellites (450 kg) appartiennent au projet Ceres, acronyme de Capacité de renseignement électromagnétique spatial - DGA
Lancement réussi pour trois satellites militaires de renseignement d’origine électromagnétique CERES (CapacitÉ de Renseignement Électromagnétique Spatiale) mis en orbite par Arianespace. L'opération a été réalisée avec une fusée européenne Vega depuis le centre spatial de Kourou en Guyane française.
"CERES est un moyen innovant de renseignement qui contribue au renforcement de nos capacités spatiales de défense, déterminantes pour notre souveraineté et notre indépendance stratégique. Quelques semaines après le succès du lancement du satellite militaire Syracuse, la France confirme sa puissance dans le domaine spatial, en alliant des technologies et des ressources que peu de pays au monde maitrisent", a déclaré la ministre des Armées Florence Parly dans un communiqué.
Ceres est le premier système en Europe capable de détecter des radars et des moyens de communication depuis l’espace. Survolant la terre en formation à 700 km d'altitude, les trois petits satellites (450 kg) collectent des données par tous les temps permettant de "caractériser et localiser des émetteurs", explique Arianesapace dans un communiqué. Ils peuvent par exemple détecter des batteries de défense anti-aérienne ou des centres de communication ennemis n'importe quand et partout dans le monde.
Un club très fermé
La France est désormais le seul pays européen à rejoindre les trois pays possédant les systèmes les plus avancés de renseignements d'origine électromagnétique, les Etats-Unis, la Russie et la Chine.
La maîtrise d'oeuvre de la partie spatiale est assurée par Airbus Defence and Space, avec Thales Defense Mission Système pour la charge utile et le segment sol utilisateur. Arianespace assure les services de lancement. Le montant du programme CERES s’élève à 450 millions d’euros.
Paris a établi en 2019 une stratégie spatiale de défense et prévu d'y consacrer près de 5 milliards d'euros sur la durée de la loi de programmation militaire (2019-2025), dont 3,6 milliards pour le renouvellement de ses capacités satellitaires. La France a ainsi lancé le 24 octobre le premier des trois satellites de communications militaires de nouvelle génération, Syracuse 4-A, et doit lancer l'an prochain CSO-3, dernier des trois satellites d'observation optique de la constellation CSO.
Et face à des puissances rivales susceptibles de nuire à ces moyens spatiaux, la France compte d'ici la fin de la décennie se doter de satellites patrouilleurs dotés de caméras et de puissants lasers pour tenir à distance de ses satellites les engins spatiaux trop curieux.
