Total va supprimer 2.000 postes en 2015

Total a été fortement impacté par la chute des cours du pétrole. - Martin Bureau - AFP
2014 a été une année noire pour Total, qui a présenté jeudi des résultats en forte baisse, pénalisés par la dégringolade des cours du pétrole et des dépréciations massives d'actifs. Conséquence: le groupe français a annoncé une coupe drastique dans ses coûts et investissements cette année, ainsi qu'une réduction de ses effectifs de 2.000 personnes en 2015. Cette opération se déroulera notamment via un gel des embauches, a fait savoir la direction.
Le géant pétrolier, qui table toutefois sur une hausse de sa production en 2015, a vu son résultat net chuter de 62%, à 4,24 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires en repli de 6%, à 236,12 milliards. Très suivi par le marché, le bénéfice net ajusté, qui exclut des éléments volatils comme l'effet stock, a lui reculé de 10% à 12,84 milliards de dollars.
En outre, le groupe a déprécié pour 7,1 milliards de dollars d'actifs dans les sables bitumineux au Canada, le gaz de schiste aux Etats-Unis et le raffinage européen, qui fera l'objet d'une restructuration prochaine.
Comme les autres majors du secteur, l'entreprise fait face à une conjoncture très dégradée, du fait de l'effondrement des cours de l'or noir, qui ont dégringolé de plus de 50% depuis juin en raison d'une offre surabondante et d'une demande peu vigoureuse.
Total va réduire ses coûts de 1,2 milliard de dollars
Pour faire face à cette situation, Total prévoit de réduire de plus de 10% ses investissements, qui devraient atteindre 23 à 24 milliards de dollars, en levant le pied sur des gisements matures en mer du Nord et en Afrique de l'Ouest, mais aussi des projets d'hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis.
Le budget d'exploration sera lui coupé de 30%, à 1,9 milliard de dollars, tandis que les réductions de coûts sont renforcées et portées à 1,2 milliard de dollars, contre 800 millions prévus précédemment.
Ces mesures doivent permettre d'abaisser de 40 dollars le baril, à environ 70 dollars, le "point mort" (seuil de rentabilité) du groupe, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Le groupe continue toutefois à tabler sur une hausse de sa production cette année: il vise un peu plus de 2,3 millions millions de barils par jour (mbj), contre 2,15 en 2014, grâce au démarrage de grands projets et au renouvellement d'une énorme concession pétrolière à Abou Dhabi.