Pour l'avocat de la famille de Ghosn, c'est la "fin d'une détention cruelle et brutale"

- - Yasuyoshi Chiba-AFP
Incarcéré depuis trois mois, Carlos Ghosn sera-t-il libéré dans la journée, à la suite de l'autorisation accordée par le tribunal de Tokyo d'une remise en liberté sous caution de l'ancien patron de Nissan et Renault ? En attendant, la possibilité de cette libération de Carlos Ghosn au Japon a été accueillie positivement par l'avocat de la famille. Elle "met fin a une détention qui était absolument cruelle et brutale", a réagi François Zimeray, mardi sur LCI.
"C'est évidemment une bonne surprise, une bonne nouvelle ce matin", a expliqué l'avocat, qui est resté prudent en rappelant que le parquet japonais pouvait faire appel et que ce dernier a, selon lui, "montré dans cette affaire sa déloyauté en rajoutant des charges, parfois de manière tout à fait artificielle".
L'avocat de la famille de l'ex patron de Nissan et Renault s'exprimait avant l'annonce de la décision du bureau des procureurs de Tokyo de faire appel de cette autorisation de libération.
Cette autorisation "était espérée parce qu'il ne faut jamais désespérer, mais elle n'était pas du tout acquise et elle ne l'est pas à l'heure où nous parlons puisque le parquet peut se réserver la possibilité de faire appel", avait-il averti.
"Je n'ai pas à interférer dans la justice du Japon"
"Je n'ai pas à interférer dans la justice du Japon", a pour sa part réagi la ministre de la Justice Nicole Belloubet, mardi sur l'antenne de CNews. "Ce que je dirais simplement, c'est qu'il est important que Carlos Ghosn puisse avoir un procès équitable et si, étant libéré il est dans cette capacité-là, c'est heureux".
Le montant de la caution a été fixé à un milliard de yens (8 millions d'euros), pour l'ex-dirigeant accusé d'avoir minoré ses revenus déclarés aux autorités boursières dans des documents remis par Nissan pour les années 2010 à 2018. Il est en outre inculpé pour abus de confiance.
La veille, lundi 4 mars, la famille du dirigeant avait annoncé sa décision de saisir les Nations unies, estimant que les "droits fondamentaux" de l'ancien dirigeant de Renault et Nissan n'étaient pas respectés