Nouveau déboire pour Boeing, qui reporte le lancement du 777-8

- - BEN STANSALL / AFP
Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour Boeing. Alors que son avion phare, le 737 MAX est toujours cloué au sol, l'avionneur américain a dû reporter l'entrée en service de son futur 777-8. La raison: se concentrer sur le développement du 777-9, lui-aussi en retard.
Les deux appareils font partie du programme 777X, la dernière évolution du 777, l'avion gros porteur et long courrier le plus vendu de Boeing. La société a déjà engrangé 358 commandes, dont 150 pour la compagnie de Dubaï Emirates.
Le 777-8 est la variante ultra long courrier, capable de parcourir jusqu'à 16.000 kilomètres sans escale. De quoi relier Sydney à Londres, comme prévoit de le faire la compagnie australienne Qantas. Initialement, l'entrée en service de l'appareil était prévue pour 2022.
Mais Boeing doit d'abord régler les problèmes liés au 777-9, doté d'un rayon d'action moins important mais qui peut transporter davantage de passagers - jusqu'à 425. En effet, le premier vol d'essai de cet avion ne cesse d'être repoussé. D'abord prévu en mars en 2019, puis en juin, puis avant la fin de l'année, celui-ci n'aura pas lieu avant 2020.
Le champ libre pour Airbus
Ces retards à répétition ont été provoqués à des difficultés sur les nouveaux moteurs fournis par General Electric, victimes d'une usure prématurée lors d'essais d'endurance. En se focalisant sur le 777-9, Boeing cherche désormais à respecter son calendrier de livraisons, qui doivent débuter l'année prochaine.
Cette décision pourrait cependant être lourde de conséquences. Qantas veut en effet lancer son vol Sydney-Londres en 2023. Le 777-8 risque ne pas être prêt à temps. La compagnie aérienne pourrait alors se retourner vers Airbus, qui devrait bientôt dévoiler une version ultra long courrier de son A350.
De surcroît, cette annonce intervient alors que Boeing a accusé au deuxième trimestre la plus importante perte trimestrielle de son histoire, plombé par l'immobilisation du 737 MAX. La société mène toujours des tests pour corriger le système anti-décrochage MCAS, à l'origine du crash de deux avions ayant fait 346 morts. Mais le processus devrait encore prendre plusieurs mois.