L'avocat français de Carlos Ghosn plaide pour que son client soit jugé en France

Ce matin, les avocats japonais de Carlos Ghosn ont diffusé une courte vidéo où l'homme d'affaires se défend des accusations dont il fait l'objet. Jean-Yves Le Borgne, son avocat français, revient sur BFMTV sur les conditions de réalisation : "Il a su qu'il allait être arrêté pour la quatrième fois et qu'il n'allait pas pouvoir assurer la conférence de presse prévue pour le 11 avril. Il fallait en catastrophe, dans les quelques instants qui lui restaient, tenter de faire passer un message". De fait, à nouveau incarcéré, Carlos Ghosn n'a plus la possibilité de s'exprimer.
Dans ce court message de neuf minutes, l'homme l'ex-PDG de Renault-Nissan clame son innocence. "Il a donc un débit de parole très rapide comme s'il fallait tout dire en quelques minutes, ce qui est impossible", explique son avocat.
Mais aucun des noms qu'il cite n'est audible. Une décision des avocats japonais soucieux d'éviter des procès en diffamation, explique Me Le Borgne. "Sa politique était de rapprocher, de fusionner Renault, Nissan, Mitsubishi, or chez Nissan un certain nombre de personnes ne voulaient pas de cette absorption de cette grande entreprise nippone dans un grand groupe français."
La France est compétente pour le juger
"Il demande un procès équitable et il craint de ne pas l'avoir", fait valoir Jean-Yves Le Borgne . "Celui qui est accusé est extraordinairement démuni" dans le système judiciaire japonais, souligne son avocat.
Il n'a cependant pas demandé à être jugé en France. "c'est mon interprétation, quand il dit 'je veux un procès équitable', quand son épouse dit 'j'en appelle aux autorités françaises ' (...) cela ne peut avoir de concrétisation que si il était jugé en France", clame Jean-Yves Le Borgne. La France a compétence pour juger un citoyen français qui a commis un délit à l'étranger. "Encore faudrait-il que le Japon l'admette", explique son avocat.
"Si l'on veut que Carlos Ghosn bénéficie d'un procès dans des conditions respectables, conformes à nos valeurs, à nos critères d'une justice respectable, il n'y a qu'en France" qu'il peut l'obtenir.
L'avocat regrette le manque de soutien apporté à son client au niveau des autorités françaises. "J'ai un peu le sentiment qu'on craint une rupture, une colère entre la France et le Japon, entre Renault et Nissan, et que pour apaiser les choses on laisse Nissan être rejaponisé dans trop faire d'efforts pour aider Carlos Ghosn".