"Il faisait froid": quand un facteur en CDD jette 400 lettres dans la nature pour gagner du temps

L'affaire peut faire sourire mais elle pourra coûter très cher à son auteur. Un postier intérimaire recruté en CDD à Rochefort (Charente-Maritime) est accusé d'avoir fait disparaître 400 lettres lors de ses tournées.
Les plis avaient été abandonnés dans un buisson, et pour se justifier, le postier a simplement indiqué qu'il voulait terminer au plus vite sa journée car "il faisait froid", peut-on lire dans Sud-Ouest.
Ce jeune facteur de 20 ans n'y est pas allé de main morte, ce sont des sacs entiers estampillés La Poste qui ont été jetés dans un buisson sous un viaduc. Mais lorsqu'un promeneur découvre ces sacs, l'enquête est rapidement menée et l'auteur des faits rapidement identifié.
Des affaires similaires en 2023, 2017, 2015...
L'agent a reconnu les faits et tente de se justifier: "Il pleuvait, il faisait froid et je ne connaissais pas la tournée", a-t-il confié.
Placé en garde à vue, il a été mis en examen pour "vols et destructions" et encourt jusqu’à 3 ans de prison et 45.000 euros d’amende.
Ce genre d'affaires n'est pas une première. L'an passé, un facteur de Meurthe-et-Moselle a été interpellé après la découverte d’une centaine de lettres jetées dans la nature. La Poste a évidemment porté plainte.
En 2017, un intérimaire de 21 ans qui s’était délesté de 40 kilos de lettres et colis, jetés dans un terrain vague pour "alléger" sa tournée, a été condamné à trois mois de prison.
En 2015, à Narosse (Landes), un postier de 19 ans est pris en flagrant délit en train de jeter des plis, il reconnaît ensuite en avoir jeté plus de mille. Il se disait sous pression et incapable d’achever sa tournée pour 17 h. Il a été condamné à trois mois de prison avec sursis, et 2.000 euros de dommages et intérêts à payer à La Poste.
L'entreprise publique emploie 62.000 facteurs mais ils étaient 73.000 en 2017.