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Estelle Brachlianoff en piste pour devenir PDG de Veolia

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Le président Antoine Frérot souhaite confier à la directrice générale les pleins pouvoirs en 2026. Il faudra convaincre les administrateurs et les investisseurs de réunir les fonctions.

La récompense d'un parcours sans faute? Selon nos informations, la directrice générale de Veolia Estelle Brachlianoff, nommée il y a un an, est en bonne voie pour prendre la présidence du groupe en 2026. Dans l'entreprise depuis 2005, elle a grimpé les échelons jusqu'au sommet et pourrait finalement accéder à une position qui pourrait faire d'elle la première femme PDG d'une entreprise du CAC 40.

Depuis son arrivée au poste de directrice générale, Estelle Brachlianoff a notamment mené tambour battant l'intégration de Suez malgré une bataille homérique pour en prendre le contrôle. C'est d'ailleurs elle qui a été la cheville ouvrière de cette offensive menée par l'ancien PDG, et actuel président du conseil d'administration, Antoine Frérot.

Fin de la dissociation des rôles de PDG et de directeur général

Le duo n'a eu aucun mal à réaliser sa passation de pouvoir, lancée en juillet 2022, et à se partager les rôles à la tête de Veolia. Mais selon plusieurs sources, les deux dirigeants songent déjà à la suite, qui verrait Estelle Brachlianoff devenir PDG de Veolia.

Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia – 15/07
Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia – 15/07
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Le mandat de président d’Antoine Frérot se termine en 2026 et il ne compte pas prolonger davantage. Chez Veolia, tout le monde s’accorde à dire qu’il n'est pas favorable à un maintien de la dissociation des fonctions de président et de directeur général mais souhaite les réunir.

"En période de crise, comme lors de l’OPA sur Suez, l’incarnation d’un seul PDG fonctionne bien", explique un proche du groupe.

Le groupe, depuis l’ancienne Compagnie Générale des Eaux, cultive la culture du PDG avec Guy Dejouany, Jean-Marie Messier, Henri Proglio et Antoine Frérot. Contacté, Veolia n’a pas souhaité commenter.

Brachlianoff devra convaincre le conseil d'administration

Le duo devra toutefois convaincre le conseil d’administration de Veolia. "Aujourd’hui, il n’est pas mûr", assure un cadre du groupe. Pourtant, trois administrateurs viennent d’arriver, dont deux sont déjà PDG: la PDG de Nexity Véronique Bédague, le PDG de Naturgy, l’Espagnol Francisco Reynés et le directeur général de Safran Olivier Andriès. Deux autres feront leur entrée l’an prochain et leur profil sera clé pour qu’ils acceptent cette réunification.

Il faudra aussi l’accord du président du comité des nominations Pierre-André de Chalendar. L’actuel président de Saint-Gobain est lui aussi confronté à ce sujet alors que le directeur général du groupe de matériaux, Benoit Bazin, souhaite aussi devenir PDG.

Enfin, et surtout, il faudra convaincre les investisseurs institutionnels qui privilégient largement la dissociation des fonctions de président et de directeur général depuis plusieurs années. Les sociétés de conseil comme ISS ou Glass Lewis en font un axe majeur de la gouvernance des sociétés cotées. Le chemin pour promouvoir Estelle Brachlianoff première femme PDG du CAC 40 va durer au moins deux ans.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business