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Le plastique qui pollue les océans transformé en briques pour le BTP

Un premier contrat a été signé avec l’association Sustainable Coastline Hawaii afin de nettoyer l’archipel du Pacifique.

Un premier contrat a été signé avec l’association Sustainable Coastline Hawaii afin de nettoyer l’archipel du Pacifique. - Noël Celis - AFP

Une start-up s'est donné pour mission de récupérer les tonnes de plastique qui polluent les mers. Elles les transforment en parpaings qui serviront à bâtir des habitations.

En découvrant le projet de ByFusion, Paul Watson, patron de l’organisation Sea Shepherd, va avoir envie de mettre pied à terre. Cette start-up écologiste a peut-être trouvé un moyen de débarrasser les océans des détritus en plastique, qu’il s’agisse de sacs ou de récipients en tous genres. Chaque année, 30 millions de tonnes de ces déchets se retrouvent dans les mers et, jusque là, seulement 8% sont recyclés.

Pour résoudre ce problème mondial, la start-up veut récupérer ces déchets pour en faire des parpaings prêts à être utilisés dans la construction. Ils sont nettoyés puis compactés en différentes densités selon l’usage pour offrir des spécificités qui n’ont rien à envier aux blocs de béton en termes d’isolation phonique ou thermique. ByFusion a décidé de nommer ces matériaux du Replast.

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Nettoyer l'archipel d'Hawaii pour sauver 7.000 espèces

La start-up est basée à Brooklyn, mais pas question d’apporter les déchets jusqu’au pas de sa porte. Pour réduire encore plus l’impact sur l'environnement, ByFusion a inventé une machine mobile qui peut s’installer le soir dans un camion ou sur un bateau afin d’aller au plus près de la matière première et livrer les Replast au plus vite sans passer par la case stockage. Ce compacteur a une capacité de production de 7.000 blocs de Replast par jour, mais ByFusion veut encore l’améliorer pour atteindre 10.000 blocs journaliers.

Et pour cela, ByFusion a besoin de fonds. Elle a lancé une opération de crowdfunding sur IndieGogo pour rassembler les 250.000 dollars nécessaires pour son projet. Hélas, le Replast semble moins intéressant pour les internautes que les gadgets électroniques. Le start-up n’a pu rassembler que 12% de cette somme, soit 30.000 dollars. Malgré cela, un premier contrat a été signé avec l’association Sustainable Coastline Hawaii afin de nettoyer l’archipel qui abrite 7.000 espèces de poissons menacés par cette pollution durable.

L’enjeu est de taille d’autant que la consommation de plastique ne ralentit pas vraiment. Selon la fondation Ellen MacArthur, l'océan contiendra en poids plus de plastique que de poissons en 2050. En attendant de trouver une solution, ces déchets se sont agglomérés pour former une île artificielle mobile. Elle atteint déjà une superficie de 3,5 km², ce qui lui vaut le surnom de 7e continent.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco